L’expert de l’ONU sur la torture refoulé du Zimbabwe

Le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, Manfred Nowak, a été interdit d’entrée au Zimbabwe mercredi soir à l’aéroport de Harare, alors qu’il était venu rencontrer le Premier ministre Morgan Tsvangirai. Depuis, il a dû quitter le pays.

Publié le 29 octobre 2009 Lecture : 2 minutes.

 Le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, Manfred Novak, qui a été interdit d’entrée au Zimbabwe mercredi soir, a quitté le pays jeudi matin, a annoncé une collaboratrice. "Ils sont sur le chemin du retour vers Johannesburg et ils décideront plus tard de la suite des évènements", a déclaré Claudia de la Fuente.

"Les responsables de l’immigration nous ont dit: ‘Vous n’êtes pas autorisés à aller plus loin’", a déclaré par téléphone M. Nowak, rapporteur spécial de l’ONU sur la torture et les traitements cruels, inhumains et dégradants.

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"C’est un peu bizarre car j’ai une invitation écrite du Premier ministre, qui veux me voir demain à 10H00", a ajouté M. Novak, retenu à l’aéroport mercredi soir.

Ce refoulement intervient dans un contexte de crise entre M. Tsvangirai et le président Robert Mugabe. Le premier a de nouveau boycotté mardi un conseil des ministres, au lendemain d’une réunion entre les deux hommes qui a échoué à résoudre leurs différends.

Problème de communication

Le gouvernement zimbabwéen avait retiré lundi son invitation, lancée le 1er octobre, pour cette mission de huit jours qui devait débuter mercredi.

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M. Nowak a indiqué avoir été informé de ce changement mardi, lorsqu’il est arrivé dans l’Afrique du Sud voisine, mais ajouté qu’il avait reçu le même jour une invitation de M. Tsvangirai pour un entretien jeudi matin.

"Je ne sais pas à quels ordres les services de l’immigration obéissent. Ils n’ont pas reçu d’autorisation de la part du ministère des Affaires étrangères, et, à moins que le ministère ne le leur accorde, ils ont pour ordre de nous renvoyer par le prochain avion, qui part demain matin", expliquait-il mercredi soir.

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Le ministre zimbabwéen des Affaires étrangères se trouvait à l’aéroport lorsque l’avion transportant M. Nowak est arrivé, pour y accueillir une délégation de la Communauté de développement de l’Afrique australe chargée d’aider les dirigeants zimbabwéens à sortir de l’impasse politique.

"Processus imprévu de consultation"

Le Haut commissariat de l’ONU pour les droits de l’Homme a souligné dans la journée l’urgence d’une mission d’enquête au Zimbabwe, alors que des allégations font état d’arrestations et d’intimidations contre des partisans du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) du Premier ministre au cours des derniers jours.

M. Nowak s’était félicité au début du mois de l’invitation au Zimbabwe en y voyant un signe de la volonté du gouvernement d’ouvrir le dialogue et de permettre "un accès sans entraves" aux centres de détention du pays.

Pour expliquer le report de la visite de l’expert de l’ONU, Harare avait invoqué "un processus imprévu de consultation" avec la Communauté de développement de l’Afrique australe. M. Nowak n’avait "pas été convaincu" par cet argument, selon le Haut commissariat de l’ONU.

Jeudi matin, le quotidien d’Etat The Herald a confirmé que l’invitation avait été retirée parce qu’elle coïncidait avec un sommet régional, destiné à sortir le gouvernement d’union de cette impasse.

Robert Mugabe, 85 ans et au pouvoir depuis 1980, dirige le Zimbabwe depuis février avec son ancien rival Morgan Tsvangirai, en vertu d’un accord destiné à sortir le pays d’une crise économique et politique aggravée par la défaite du régime aux élections de mars 2008.

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