L’UE impose des sanctions et un embargo sur les armes à la Guinée

Dans la foulée de la décision de la Cedeao, l’Union Européenne a choisi elle aussi d’imposer des sanctions à la Guinée, après le carnage du stade de Conakry, le 28 septembre dernier. Un embargo sur les armes, ainsi que des sanctions ciblées vont être mis en place.

Publié le 22 octobre 2009 Lecture : 2 minutes.

Les pays de l’Union européenne se sont mis d’accord mercredi pour imposer des sanctions ciblées à l’encontre des membres de la junte au pouvoir en Guinée, dont un gel des avoirs, et un embargo sur les armes, a indiqué une source diplomatique. Les ambassadeurs des 27 pays de l’UE réunis à Bruxelles ont donné leur accord de principe à "des mesures ciblant les membres du CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement, la junte au pouvoir) et les individus associés, responsables de la répression violente ou de l’impasse politique dans le pays", selon la même source.

Les représentants des pays européens ont également accepté le principe d’un embargo sur les armes contre la Guinée, à l’instar de celui décrété samedi par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

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Les sanctions ciblées devraient porter sur un gel d’avoirs financiers et des restrictions de visas en Europe, selon la source diplomatique.

Réactions en chaîne

Cette décision fait suite à une sanglante répression d’une manifestation fin septembre à Conakry, qui a fait au moins 150 morts selon l’Onu et suscité l’indignation internationale. Elle doit encore être formellement avalisée la semaine prochaine lors d’une réunion à Luxembourg des ministres des Affaires étrangères de l’UE.

Mardi, Washington avait indiqué soutenir "fermement" l’embargo sur les armes décrété à l’encontre de la Guinée par les dirigeants des pays d’Afrique de l’Ouest.

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La Commission européenne a déjà annoncé une mesure de rétorsion. Elle a retiré un projet d’accord de pêche avec la Guinée, estimant qu’il était "politiquement inacceptable" pour Bruxelles d’aider la junte au pouvoir après sa répression sanglante contre l’opposition. Le projet prévoyait pour les quatre prochaines années une enveloppe de 450.000 euros annuels pour aider au développement du secteur de la pêche en Guinée et 1,6 million d’euros supplémentaires sur quatre ans pour développer le système de contrôle des zones de pêche guinéennes.

L’aide au développement de l’UE est déjà gelée depuis le printemps et la Guinée est placée depuis fin juillet sous surveillance par les Européens en attendant un retour à l’Etat de droit, après le coup d’Etat de décembre qui a porté au pouvoir le chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara.

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La manifestation violemment réprimée était organisée pour presser le chef de la junte de ne pas se présenter à l’élection présidentielle prévue en janvier.

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