Au Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno offre une rue à Félix Tshisekedi
En remerciement de son intervention dans la transition tchadienne, le président congolais verra une rue du Tchad porter son nom. Il a reçu l’information de son ministre de l’Intégration régionale, qui était son envoyé spécial à N’Djamena.
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 14 juin 2024 Lecture : 2 minutes.
La toponymie est devenue le vecteur de toutes les expressions idéologiques, entre le wokisme qui ripoline, le néosouverainisme qui ressuscite les patriotes et quelques baptêmes en guise de renvoi d’ascenseur. Deux chefs d’État d’Afrique centrale fraîchement (ré)élus utilisent ce ressort pour se congratuler. C’est ainsi qu’une rue tchadienne sera baptisée du nom du président de la RDC.
Selon la cellule de communication de la présidence congolaise, c’est l’information qu’a délivrée à Félix Tshisekedi, ce 10 juin à la Cité de l’Union africaine, Didier Mazenga, le ministre congolais en charge de l’Intégration régionale dans le tout frais gouvernement de Judith Suminwa Tuluka.
Le président congolais devrait se rendre prochainement au Tchad pour y être également décoré. Un calendrier est en préparation, avec une équipe tchadienne annoncée ce samedi 15 juin à Kinshasa, « conduite par le président de l’Agence nationale des élections du Tchad ».
Une rue pour une facilitation
Ce geste du nouvel élu tchadien Mahamat Idriss Déby Itno a pour objectif de remercier Tshisekedi, qui fut désigné en octobre 2022 « facilitateur du processus de transition au Tchad » par ses pairs de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Le ministre Didier Mazenga était l’envoyé spécial de la présidence congolaise au Tchad.
Et c’est en novembre dernier que le facilitateur avait obtenu un « accord de principe » sur le retour de Succès Masra. La décrispation permettra la nomination de l’opposant tchadien au poste de Premier ministre, puis sa participation au scrutin présidentiel du 6 mai. Masra sera battu, exigera l’annulation de l’élection, mais n’empêchera pas, le 23 mai, l’investiture du fils du maréchal Idriss Déby Itno. Une investiture pendant laquelle l’élu saluera le rôle joué par son « cher aîné » Tshisekedi et son « frère » Manzenga…
Des internautes congolais qui doutent manifestement de la popularité réelle de leur président paraphrasent le proverbe qui indique que l’on est plus facilement prophète ailleurs que chez soi. Mais Tshisekedi ne boude certainement pas son plaisir, lui dont le pays ne se départit pas des soubresauts sécuritaires et qui entretient des relations souvent tempétueuses avec les autres nations africaines.
Dans une région où discours politique rime souvent avec emphase, « Fatshi » prise sans doute les déclarations de son ministre Manzenga, qui affirme qu’au Tchad, « le président Tshisekedi a été considéré comme un roi, une icône ». Et une icône vaut bien une rue…
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