Niger : des manifestants demandent à la Cedeao de faire pression sur Tandja

Des milliers de Nigériens ont réclamé le départ du président Tandja à la fin de son mandat, en décembre.

Publié le 17 octobre 2009 Lecture : 2 minutes.

Des milliers de personnes ont manifesté samedi à Niamey pour demander aux chefs d’Etats ouest-africains réunis à Abuja de faire pression sur le président Mamadou Tandja afin qu’il quitte le pouvoir à la fin de son mandat en décembre.

Un sommet de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao) s’est ouvert samedi matin dans la capitale fédérale nigériane à propos des crises qui secouent deux de ses états membres: la Guinée et le Niger.

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Armés de banderoles et portant des tee-shirts et des parapluies aux couleurs de leurs formations, les manifestants ont scandé des slogans hostiles au régime nigérien avant d’assister à un meeting géant devant le siège du Parlement.

"La Cedeao au secours !", Non à la dictature, oui à la démocratie", "(le président) Tandja doit partir", ont crié les manifestants qui ont répondu à l’appel de la Coordination des forces démocratiques pour la république (CFDR).

"M. Tandja doit partir à la fin de son mandat"

"Nous appelons la Cédéao à prendre la mesure du danger au Niger et à prendre les mesures idoines pour amener M. Tandja à revenir à une vie constitutionnelle normale", a déclaré Foumakoye Gado, un des dirigeants du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), principal parti de l’opposition.

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"M. Tandja doit partir le 22 décembre à la fin de son mandat", a lancé Mohamed Bazoum, un autre responsable du PNDS, qui demande "l’arrêt du harcèlement judiciaires" contre les opposants et la libération de tous ceux qui sont emprisonnés.

Les forces de l’ordre déployées dans les alentours ne sont pas intervenues contre les manifestants.

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Après avoir dissout le Parlement et la Cour constitutionnelle qui s’opposait à son projet, M. Tandja, 71 ans, au pouvoir depuis 10 ans, a organisé le 4 août le référendum qui le maintient au pouvoir jusqu’en 2012 alors qu’il devait quitter la présidence en décembre prochain.

Grave crise politique

La nouvelle Constitution supprime la limitation à deux mandats présidentiels de 5 ans successifs et renforce les pouvoirs du chef de l’Etat.

Ce scrutin référendaire tenu en dépit des protestations internationales, a plongé le Niger dans une crise politique grave.

L’opposition dénonce depuis des mois un "coup d’Etat" et a annoncé son intention de boycotter les prochaines législatives et aux municipales en décembre.

En ouvrant le sommet des chefs d’Etat de la Cedeao, l’actuel chef de l’organisation, le président nigérian Umaru Yar’adua a regretté que "malgré toutes les supplications, le président Tandja ne soit pas prêt à restaurer les structures démocratiques qu’il a récemment renvoyées" (parlement, cour constitutionnelle).

Le Niger devait faire l’objet d’un sommet de la Cedeao début septembre, mais il avait été reporté sans explication.

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