Procès de la « tentative de coup d’État » en RDC : demande d’annulation des procès-verbaux d’audition
Le 19 mai, plusieurs dizaines d’hommes avaient attaqué le domicile de Vital Kamerhe, depuis élu président de l’Assemblée, avant d’investir le palais de la Nation, abritant des bureaux de Félix Tshisekedi.
Les avocats de la cinquantaine de prévenus poursuivis pour « tentative de coup d’État » en mai dernier en RDC ont demandé vendredi 14 juin au tribunal militaire d’annuler tous les procès-verbaux d’audition et de se déclarer « incompétent ».
Le 19 mai, la RDC avait connu ce que l’armée a qualifié de « tentative de coup d’État », lorsque plusieurs dizaines d’hommes ont attaqué le domicile du ministre sortant de l’Économie Vital Kamerhe, devenu depuis président de l’Assemblée, avant d’investir le palais de la Nation, bâtiment historique abritant des bureaux du président Félix Tshisekedi. Deux policiers commis à la garde de Vital Kamerhe avaient été tués.
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L’aventure des assaillant avait tourné court et le procès de cette affaire a commencé le 7 juin à la prison militaire de Ndolo, où tous les prévenus sont détenus. Les faits « sont passibles de la peine de mort », selon le tribunal.
Des aveux obtenus sous la « torture »
Pour cette deuxième audience du procès, le débat n’est pas allé sur le fond. La quarantaine d’avocats qui défendent les 51 prévenus ont fait front commun pour demander l’annulation de tous les procès-verbaux d’audition, notamment ceux de trois Américains.
Selon la défense, ces procès-verbaux ont été établis sans le concours d’interprètes, alors que les prévenus parlent anglais tandis que les auditions étaient faites en français. C’était le cas pour Marcel Malanga, 21 ans, Taylor Christian Thomson, 21 ans, Benjamin Reuben Zalman-Polun, 36 ans, tous trois de nationalité américaine, nés aux États-Unis. Sur la liste des 51 prévenus figurent trois autres étrangers, un Belge, un Canadien et un Britannique, tous des Congolais naturalisés.
La défense de l’Américain Taylor Christian Thomson a indiqué que ce dernier s’est constitué partie civile dans cette affaire, en dénonçant des actes de « traitement inhumain et dégradant » lors de son arrestation, évoquant des vidéos du prévenu dénudé largement diffusées sur les réseaux sociaux. Les avocats des différents collectifs ont ajouté que des aveux contenus dans des procès-verbaux, ont été obtenus de manière « déloyale » ou sous la « torture ».
Les avocats de Jean-Jacques Wondo, un Congolais naturalisé belge, ont sollicité une « liberté provisoire pour raisons de santé ». Ce dernier est « diabétique et hypertendu », mais depuis son arrestation, il lui est interdit de prendre ses médicaments, « ce qui est suicidaire », a estimé Me Peter Ngomo. La prochaine audience est fixée à mardi prochain et sera consacrée à la réplique du ministère public.
(Avec AFP)
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