Génocide : Kigali dénonce des mandats d’arrêt espagnols visant des militaires rwandais

Le Rwanda s’est insurgé samedi contre des mandats d’arrêt espagnols visant 40 militaires accusés de participation au génocide de 1994.

Publié le 17 octobre 2009 Lecture : 2 minutes.

Le Premier ministre rwandais a qualifié samedi d’"affaire politique" les mandats d’arrêt lancés par la justice espagnole contre 40 militaires rwandais, pour "génocide" notamment, après une visite du secrétaire d’Etat espagnol aux Affaires étrangères Angel Lossada à Kigali.

Le juge de l’Audience nationale – principale instance pénale espagnole – Fernando Andreu Mirelles avait annoncé le 6 février 2008 avoir émis des mandats d’arrêt contre 40 militaires de l’actuel régime rwandais, dont 11 généraux, en les accusant de "génocide, crime contre l’humanité et terrorisme" dans les années 90.

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Ils sont également accusés d’avoir sciemment déstabilisé le régime de Juvénal Habyarimana en place à l’époque, en commettant des actes terroristes avant de s’emparer du pouvoir.

"Affaire politique"

"C’est une affaire politique, nous ne pouvons en aucun cas accepter cela, le juge (Fernando Andreu Merelles) n’a jamais mené d’enquête au Rwanda", a déclaré samedi sur les ondes de Radio Rwanda le Premier ministre rwandais Bernard Makuza, qui avait reçu la veille le diplomate espagnol.

Selon le quotidien rwandais New Times, M. Lossada s’est en outre entretenu des mandats d’arrêt avec les ministres rwandais des Affaires étrangères et de la Justice, Rosemary Museminali et Tharcisse Karugarama.

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"Je ne ferai pas de commentaire parce que ce n’est pas dans notre pratique de faire des commentaires sur des actes particuliers de la justice", a déclaré M. Lossada à l’issue de ces entretiens, selon ce quotidien proche du gouvernement rwandais.

Le diplomate espagnol "a déclaré qu’ils ne font pas de commentaires sur des processus judiciaires, mais nous insistons sur le fait que ce sont des mises en accusation politiquement motivées. Les 40 officiels qui ont été mis en accusation ne peuvent ni voyager, ni faire leur travail", a pour sa part indiqué la chef de la diplomatie rwandaise, citée par le journal.

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"Ridicules" mises en accusation

"Il est important que le gouvernement espagnol se prononce sur ce dossier" qui "veut retourner notre histoire, en qualifiant de génocidaires les gens qui ont arrêté le génocide", a-t-elle déclaré.

D’autre part, elle a souligné que son pays était "toujours disposé à travailler avec l’Espagne" pour l’amélioration de leurs relations.

Selon Radio Rwanda, M. Lossada a invité le ministre rwandais de la Justice à se rendre à Madrid pour discuter de ces mandats d’arrêt avec son homologue espagnol.

Le gouvernement rwandais avait qualifié de "ridicules" ces mises en accusation et appelé la communauté internationale et Interpol à ignorer ces mandats d’arrêt.

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