Un tribunal zimbabwéen a ordonné vendredi la libération sous caution d’un proche du Premier ministre Morgan Tsvangirai, Roy Bennett, dont la nouvelle mise en détention mercredi a provoqué une crise politique dans le pays.

"De mon point de vue, le requérant a plus à perdre s’il ne se présente pas au tribunal", a déclaré à l’audience le juge Charles Hungwe, impliquant ainsi que Roy Bennett ne serait pas tenté de profiter de sa liberté sous caution pour ne pas venir lundi à son procès.

"On accède donc à sa demande" de remise en liberté, a-t-il ajouté.

Le ministère public a aussitôt fait appel, mais le juge a rejeté cette demande.

"La justice l’a emporté"

L’avocat de M. Bennett, Harrison Nkomo, a immédiatement annoncé qu’il allait transmettre la décision à Mutare (est), où est détenu M. Bennett, pour qu’il soit relâché.

"Ils doivent le libérer aujourd’hui, sinon ils seront en violation de la loi", a-t-il déclaré à la presse.

Tendai Biti, ministre des Finances et proche de M. Tsvangirai, a de son côté estimé que "la justice l’avait emporté".

Le renvoi en prison mercredi de Roy Bennett avait provoqué la colère du Premier ministre qui a annoncé vendredi la suspension de tous ses contacts avec le camp du président Robert Mugabe.

Accusé de terrorisme, sabotage et banditisme

Roy Bennett, ancien fermier blanc de 52 ans, avait été arrêté le 13 février, jour de la prestation de serment du gouvernement d’union formé par M. Tsvangirai et le président Robert Mugabe, dont il devait faire partie en tant que vice-ministre de l’Agriculture.

Après de longues procédures judiciaires, Roy Bennett avait été inculpé pour terrorisme, sabotage et banditisme et libéré sous caution début mars.

Son poste au gouvernement est resté vacant jusqu’à présent.

Son procès doit s’ouvrir lundi devant le tribunal de Mutare (est).