Le ministre de la Défense Hervé Morin a estimé vendredi qu’il n’était pas nécessaire "à l’heure actuelle" de mettre en oeuvre les plans militaires d’évacuation des ressortissants français de Guinée, appelés par le Quai d’Orsay à quitter le pays.

"Nos armées ont des plans permanents pour assurer le secours des communautés françaises qui seraient mis en oeuvre si c’était nécessaire mais ce n’est pas le cas à l’heure actuelle", a-t-il déclaré à Saint-Denis-de-La-Réunion, au premier jour d’une tournée dans l’océan Indien.

Rappelant que le ministère des Affaires étrangères avait "conseillé à nos compatriotes dont la présence n’est pas indispensable de quitter la Guinée", M. Morin a parlé d’une "mesure de précaution que la France souhaite mettre en oeuvre compte tenu de la situation et de l’instabilité du pays pour le moment".

"Il vaut mieux être prudent et prendre les précautions nécessaires plutôt que d’être obligé ensuite d’agir dans l’urgence", a-t-il fait valoir.

2 500 Français en Guinée

Sur son site internet, le ministère des Affaires étrangères déclare qu’il "est formellement déconseillé de se rendre en Guinée et (. . . ) recommandé aux Français présents sur place de quitter le pays".

Le nombre de Français en Guinée est estimé à quelque 2. 500 personnes.

La junte au pouvoir, commandée par le capitaine Moussa Dadis Camara, affirme que 56 civils ont été tués et 934 personnes blessées lors d’une manifestation de l’opposition le 28 septembre à Conakry, tandis que l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’Homme estime que plus de 157 personnes ont été tuées et 1. 200 blessées, dont de nombreuses femmes violées.