Vive émotion après la remise en détention de Roy Bennett

Une vive émotion a été exprimée par la communauté internationale jeudi, après la remise en détention au Zimbabwe d’un proche du Premier ministre Morgan Tsvangirai, que Washington juge comme un « exemple flagrant de l’absence d’état de droit » dans ce pays.

Publié le 16 octobre 2009 Lecture : 2 minutes.

Un tribunal de Mutare, dans l’est de ce pays d’Afrique australe, a ordonné mercredi le renvoi en prison de Roy Bennett, un fermier blanc vice-ministre désigné de l’Agriculture dans le gouvernement actuel d’union nationale. Il sera jugé à partir de lundi pour sabotage, terrorisme et banditisme.

"Le cas particulier concernant Roy Bennett est franchement un exemple flagrant de l’absence d’état de droit au Zimbabwe", a lancé jeudi Robert Wood, un porte-parole américain lors du point de presse quotidien du département d’Etat.

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A Harare, l’ambassadeur britannique Mark Canning avait fait auparavant une déclaration proche, lors d’une conférence de presse. Le gouvernement d’union "a permis des progrès plutôt significatifs sur le front économique", mais "au plan politique, les progrès ont été beaucoup plus limités, comme le montrent les récents développements concernant Roy Bennett", a-t-il déclaré.

"Il reste beaucoup à faire dans les domaines de la gouvernance et des droits de l’Homme", a ajouté le diplomate britannique.

Gouvernement "boiteux"

L’Américain Robert Wood a appelé "le président Mugabe à mettre en oeuvre l’accord politique général" entre son parti et l’opposition, et a pressé le chef d’Etat zimbabwéen de "cesser de harceler l’opposition, et notamment M. Bennett".

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A Bruxelles, l’Union européenne s’est déclaré "très préoccupée par le renvoi en prison de Roy Bennett", dans un communiqué de la présidence suédoise.

Pour le président du Botswana voisin, Ian Khama, tout aussi inquiet, le gouvernement zimbabwéen "est boiteux et il y a un vrai danger de voir tout cela s’effondrer", a-t-il déclaré à l’AFP

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A Harare, M. Tsvangirai "a suspendu le conseil des ministres et tous ses rendez-vous gouvernementaux jusqu’à ce que l’affaire Bennett soit résolue", a déclaré à l’AFP un responsable du cabinet du Premier ministre.

De nouveau accusé de terrorisme

Le Premier ministre avait accusé la veille, à l’annonce de la décision du juge, le parti Zanu-PF du président Mugabe d’avoir instrumentalisé la justice. Ce jugement est "une autre attaque grave contre la crédibilité du gouvernement d’union", avait-il dit.

Le gouvernement d’union est né en février dernier d’un accord arraché au président Mugabe, au pouvoir avec son parti depuis l’indépendance de l’ancienne colonie britannique en 1980, mais qui avait perdu les dernières élections.

Roy Bennett avait été arrêté le 13 février, jour de la prestation de serment du gouvernement d’union, dont il devait faire partie en tant que vice-ministre de l’Agriculture. Son poste au gouvernement est depuis resté vacant.

Après de longues procédures judiciaires, cet ancien fermier blanc de 52 ans avait été inculpé pour terrorisme, sabotage et banditisme et libéré sous caution début mars.

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