Maroc : un parti de la majorité menace de quitter le gouvernement
Un parti important de la majorité a menacé jeudi de se retirer de la coalition gouvernementale après l’échec de son candidat face à un membre de l’opposition pour le « perchoir » de la Chambre des conseillers (chambre haute), a-t-on appris mercredi auprès de sa direction.
"Le conseil national du RNI (Rassemblement national des indépendants/centre) étudie la possibilité d’un retrait du gouvernement (du Premier ministre) Abbas El Fassi", a déclaré à l’AFP le président du RNI Mustapha Mansouri, également président de la Chambre des représentants (chambre basse).
Mercredi, le comité exécutif du RNI, la plus haute instance du parti, s’est réuni pour débattre de l’échec de son candidat, Maâti Benkadour, face à Mohamed Cheikh Biadillah, secrétaire-général du PAM (Parti authenticité et modernité), à la présidence de la Chambre des conseillers.
Le RNI compte actuellement sept ministres au gouvernement.
La coalition gouvernementale est composée principalement de l’Istiqlal (dirigé par Abbas El Fassi), de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), du Parti du progrès et du socialisme (PPS), du RNI et du Mouvement Populaire (berbériste/MP).
L’opposition parlementaire est, pour l’essentiel, formée des islamistes du Parti justice et développement (PJD), du PAM et de l’Union constitutionnelle (UC).
Le RNI divisé
Un courant se déclarant ‘réformiste’ au sein du RNI a toutefois exprimé son opposition à la direction du parti, soulignant son "étonnement" après les propos de Mustapha Mansouri et confirmant indirectement les rumeurs de crise au sein même de cette formation politique.
Le chef de file de ce courant, le ministre des Finances Salaheddine Mezouar, par ailleurs membre du bureau exécutif du RNI, a ainsi déclaré à l’AFP que M. Mansouri avait agi de "manière unilatérale, sans concertation avec les structures interne du parti".
"Une telle déclaration n’engage que lui et ne peut en aucun cas être attribuée au RNI, qui constitue une composante essentielle de l’actuelle coalition gouvernementale", a-t-il insisté.
"Nous sommes engagés dans un grand projet démocratique et moderne (. . . ) et le sort d’un parti aussi important que le nôtre ne dépend pas uniquememnt de l’attitude d’une personne", a conclu M. Mezouar.
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