En RDC, la Ceni vent debout contre le rapport des Églises sur les élections
Dans « le rapport final de l’observation électorale » publié le 17 juin à Kinshasa, les Églises catholique et protestante disent avoir constaté de « nombreuses irrégularités susceptibles de porter atteinte à l’intégrité des résultats des scrutins ».
La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) de RDC a vivement critiqué, lundi 17 juin, le rapport définitif d’observation du processus électoral publié par les Églises catholique et protestante, qui évoque de nombreux cas d’« irrégularités », six mois après la tenue des scrutins.
« Népotisme » et « cafouillage », pointe l’Église du Christ au Congo
Dans « le rapport final de l’observation électorale » publié lundi 17 juin à Kinshasa, les deux Églises disent avoir constaté de « nombreuses irrégularités susceptibles de porter atteinte à l’intégrité des résultats des scrutins », sans pour autant déclarer les élections frauduleuses.
Le document souligne « le cafouillage » constaté lors de l’attribution des sièges pour les législatives et dénonce le « népotisme » observé dans ce processus. « Plusieurs politiciens ont réussi à placer les membres de leur famille à différents postes électifs après les avoir alignés comme suppléants », a déclaré le révérend Éric Nsenga, secrétaire général de l’Église du Christ au Congo (ECC, principale fédération protestante).
Il s’agit là d’une pratique qui consacre « la création des oligarchies familiales dans la gestion des affaires de l’État », a-t-il ajouté, en appelant les autorités à l’interdire.
Selon la Ceni, « une liste de ratés » réductrice
Didi Manara Linga, deuxième vice-président de la Ceni, a vivement critiqué ce rapport, orienté selon lui « vers les difficultés » et non vers les efforts fournis par la commission électorale.
« Ce rapport est une liste de ratés » qui ne sont pas toujours du fait de la Ceni. Il « ne présente aucun élément comparatif par rapport aux cycles électoraux antérieurs afin de souligner les progressions et les régressions », a-t-il déclaré. Pour lui, le document « donne l’impression que rien n’a marché » dans l’organisation des scrutins.
Didi Manara Linga a rappelé que son institution n’avait pas hésité à sanctionner plus de 80 personnes impliquées dans des fraudes électorales, « sans tenir compte de leur rang ».
Des simulacres d’élections pour l’opposition
Après la publication des résultats, les principaux opposants candidats à la présidentielle avaient appelé à l’annulation des élections, les qualifiant de « simulacres ».
La présidentielle avait eu lieu en même temps que les élections législatives, provinciales et locales, un quadruple scrutin qui avait débuté le 20 décembre et qui, face à de multiples problèmes logistiques, s’était étalé sur plusieurs jours.
Les Églises catholique et protestante avaient déployé leurs propres observateurs à travers le pays lors de ces élections.
Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019, a été réélu dès le premier tour de la présidentielle, avec plus de 73 % des voix, et les partis de son Union sacrée ont raflé quelque 90 % des sièges aux législatives nationales.
(Avec AFP)
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