L’opposition gabonaise « dégoûtée » par la validation de l’élection d’Ali Bongo
La coalition des principaux candidats de l’opposition à l’élection présidentielle du 30 août au Gabon a exprimé mercredi « rejet » et « dégoût » après la décision de la Cour Constitutionnelle de valider l’élection d’Ali Bongo, fils du défunt président Omar Bongo.
"Nous (…) exprimons notre rejet de ces décisions (de la Cour constitutionnelle) et le dégoût qu’elles nous inspirent, tant elles rappellent les sombres heures de notre Histoire récente et nous désolent du crédit à accorder aux institutions de notre pays", a affirmé l’ancien Premier ministre et candidat malheureux Jean Eyeghe Ndong, président de la coalition.
Cette coalition rassemble les principaux candidats, dont l’opposant historique Pierre Mamboundou et l’ex-ministre de l’Intérieur André Mba Obame, arrivés respectivement 2e et 3e, ainsi que l’opposant Zacharie Myboto (4e) ou un autre ancien Premier ministre, Casimir Oye Mba.
La coalition "exhorte le peuple gabonais à résister à l’injustice et d’autres manoeuvres destinées à bâillonner la démocratie et nier sa souveraineté". Interrogés par l’AFP, les candidats n’ont toutefois pas donné d’autres mots d’ordre.
"Irrégularités et fraudes massives"
La coalition appelle également "l’Union africaine et toutes les autres institutions internationales à se porter au chevet du Gabon en crise".
Pour l’opposition, "tant en la forme qu’au fond les décisions de la Cour ont parachevé une mascarade concoctée pour légitimer l’intronisation" d’Ali Bongo, dont l’investiture devrait avoir lieu vendredi, de source officieuse.
Sur le contenu, la coalition "rejette les imputations d’absence de preuves tant nous avons démontré en nous appuyant sur des documents (…) que l’élection a été émaillée d’irrégularités et de fraudes massives", selon le texte lui par M. Eyeghe Ndong.
Ces "irrégularités" et fraudes" "appelaient à l’annulation" du scrutin selon l’opposition.
11 recours en annulation
L’élection d’Ali Bongo comme successeur de son père, Omar Bongo Ondimba, décédé en juin après 41 ans au pouvoir, a été confirmée lundi soir par la Cour constitutionnelle gabonaise. Elle a rejeté ou déclaré irrecevables les 11 recours en annulation du scrutin déposés par neuf candidats et une citoyenne.
D’après la Cour, M. Mamboundou arrive désormais en deuxième position avec 25,64% des voix devant l’ex-ministre de l’Intérieur André Mba Obame, crédité de 25,33% des suffrages alors que les résultats proclamés le 3 septembre donnaient 41,73% des suffrages à Ali Bongo Ondimba devant André Mba Obame 25,88% et Pierre Mamboundou 25,22%.
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