Guinée : journées « ville morte » bien suivies
Les habitants de Conakry ont de nouveau massivement suivi, mardi, l’appel des syndicats leur demandant de rester chez eux, au second jour d’une opération « ville morte » en mémoire des victimes du massacre du 28 septembre, a constaté l’AFP dans différents quartiers.
Comme lundi, la circulation était très réduite dans la capitale guinéenne et les rares taxis prenaient deux passagers à l’avant et quatre à l’arrière. Les grands marchés, les commerces, les banques étaient fermés, tout comme la plupart des stations-services.
Quelques pick-up chargés de gendarmes étaient visibles dans la ville.
A Hamdallaye, l’un des quartiers les plus opposés au pouvoir militaire, des policiers étaient postés aux carrefours, à bord de véhicules blindés Mamba.
Hommage aux victimes du 28 septembre
"Je suis resté à la maison parce que le forum social guinéen a demandé à tous les travailleurs de ne pas sortir et de prier à la mémoire des victimes du 28 septembre", des manifestants de l’opposition tués par les forces de défense et de sécurité dans un stade de Conakry, a expliqué à l’AFP un fonctionnaire du quartier Hamdallaye.
"C’est vrai que je n’ai pas un parent direct (parmi les victimes), mais ce sont des Guinéens qui sont tombés sous les balles des ‘bérets rouges’. On veut dire ‘plus jamais ça!’" a-t-il ajouté.
Entre 56 et 157 morts
Les syndicats avaient demandé aux Guinéens "d’observer deux journées d’hommage et de compassion et de recueillement en guise de protestation et de solidarité, le 12 et le 13 octobre".
La junte affirme que 56 civils ont été tués et 934 personnes blessées le 28 septembre, tandis que l’organisation guinéenne de défense des droits de l’homme estime que plus de 157 personnes ont été tuées et 1. 200 blessées, dont de nombreuses femmes violées. L’ONU a fait état de plus de 150 morts.
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