Réunion de la Cedeao sur la crise guinéenne

La Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a ouvert lundi à Abuja une session spéciale sur la crise en Guinée. Sont présents plusieurs représentants de l’opposition constestant la possible candidature du chef de la junte à la présidentielle de 2010.

Publié le 12 octobre 2009 Lecture : 2 minutes.

La Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a ouvert lundi à Abuja une session spéciale pour examiner la situation en Guinée dans un climat de pressions internationales sur le capitaine Moussa Dadis Camara, suite au massacre de fin septembre qui a fait plus de 150 morts selon l’ONU.

En ouvrant la session, le président de la commission de la Cedeao, Mohamed ibn Chambas, a dénoncé une "militarisation du pays (la Guinée) caractérisée par l’usage arbitraire et irresponsable du pouvoir pour réprimer la population".

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"Les tueries brutales de civils désarmés et sans défense le 28 septembre (. . . ) ne sont que la continuation de la répression qui sévissait sous le régime du président Lansana Conté", a-t-il poursuivi.

"Si cette junte passe en force, elle va imposer une nouvelle dictature (. . . ) La Cedeao et la communauté internationale sont aux côtés du peuple guinéen", a encore lancé M. Chambas.

L’opposition guinéenne invitée

Des représentants de l’opposition guinéenne, invités à la réunion des ministres des Affaires étrangères ouest-africains, sont arrivés au Nigeria dimanche soir, conduit par l’ancien Premier ministre évincé Ahmed Tidiane Souare.

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Evoquant la répression de la manifestation du 28 septembre pour s’opposer à la candidature du capitaine Camara à la prochaine présidentielle, M. Souare a déclaré à son arrivée à l’aéroport: "Les blessures sur ma tête témoignent de ce qui s’est passé".

"Ils nous ont frappés et tués. Plus de 200 personnes ont été tuées par la junte", a-t-il poursuivi, interrogé par la presse nigériane.

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M. Souare conduit une délégation d’une vingtaine de personnes du monde politique et syndical.

Jeudi dernier, Mohamed Ibn Chambas, avait rencontré à Ouagadougou le président burkinabè Blaise Compaoré, le médiateur de l’organisation dans la crise guinéenne qui s’était rendu à Conakry et demandé à la junte et à l’opposition d’entamer "un dialogue politique" à Ouagadougou.

Mais l’opposition guinéenne a posé plusieurs préalables, à commencer par le le départ du chef de la junte et l’arrestation des responsables du massacre du 28 septembre.

La junte de plus en plus isolée

La réunion d’Abuja s’est ouverte alors que Conakry ressemblait lundi à une ville morte suite à un mot d’ordre des syndicats guinéens appelant la population à rester chez elle.

Parallèlement, les pressions internationales se multiplient sur le capitaine Camara.

Dimanche le président de la Commission de l’Union africaine (UA) Jean Ping a estimé que le "processus" de sanctions contre la junte au pouvoir suit "son cours", une semaine avant l’expiration de l’ultimatum fixé par l’UA pour que le capitaine Camara renonce à être candidat à la présidentielle de fin janvier.

Les Etats-Unis et la France ont par ailleurs conjointement réclamé samedi une "commission internationale d’enquête" sur le massacre du 28 septembre.

La Cedeao, qui a son siège à Abuja, compte 15 pays membres: huit francophones (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Sénégal et Togo), cinq anglophones (Gambie, Ghana, Liberia, Nigeria et Sierra Leone) et deux lusophones (Cap Vert et Guinée-Bissau). La Mauritanie s’en est retirée en décembre 2000.

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