Tunisie : coup d’envoi de la campagne électorale

La campagne électorale pour la présidentielle et les législatives du 25 octobre a débuté dimanche en Tunisie où le président sortant Zine El Abidine Ben Ali est le favori, face à trois postulants de son opposition parlementaire.

Publié le 11 octobre 2009 Lecture : 2 minutes.

Ben Ali, 73 ans, en a donné le coup d’envoi avec un rassemblement dans un stade de Tunis et l’opposition devait suivre un programme établi.

Ahmed Brahim, un des trois candidats d’opposition, a vu l’organe de son parti, Ettajidid, saisi par le ministère de l’Intérieur pour "infraction au code électoral". Il a reporter une manifestation de rue dans le centre de Tunis dimanche. Un autre candidat a lancé sa campagne en province.

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Acclamé par près de 14. 000 de ses partisans, le président sortant a exposé son programme d’action quinquennal: davantage de "bien-être et de prospérité" et élever son pays "au rang des pays développés".

"Ces élections constituent une nouvelle occasion pour conforter la pluralité des candidatures à la présidentielle et la diversité des obédiences politiques" aux législatives, a-t-il indiqué.

Il s’est engagé à "promouvoir et diversifier les performances des médias", affirmant qu’il n’existait "pas de tabous, hormis ce qui contrevient aux règles fixées par la loi et l’éthique professionnelle".

Lutte contre la pauvreté

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Et d’ajouter: "Notre pays a franchi des pas sans précédent sur la voie de la construction démocratique pluraliste (. . . ) de la consolidation des fondements de l’Etat de droit et de la protection des droits de l’Homme", rejetant implicitement les accusations de violation de ces droits et libertés.

A son actif, il a cité le relèvement à plus de 5. 000 dinars (2. 500 euros) du revenu moyen annuel par tête d’habitants et promis de le porter à 7. 000 en 2014 avec un recul de la pauvreté à moins de 4%.

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Partisan de la libéralisation économique, il mis l’accent sur l’emploi, assurant qu’"aucune famille tunisienne (ne restera) sans travail ou sans revenus, pour au moins, l’un de ses membres".

Le taux chômage est actuellement de 14%.

Au pouvoir depuis 1987, date à laquelle il a succédé au premier président de la Tunisie indépendante Habib Bourguiba, écarté alors pour "sénilité", M. Ben Ali devrait l’emporter aisément et son puissant parti, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) revendique 2,7 millions d’adhérents. Il est aussi soutenu par les principales organisations patronales et syndicales, ainsi que par trois des huit partis d’opposition.

Dernier mandat pour Ben Ali

S’il est vainqueur, son nouveau mandat devrait être le dernier: la Constitution a supprimé la limitation de ces mandats mais fixe à 75 ans l’âge limite pour présider la Tunisie.

En 2004, M. Ben Ali avait remporté 99,4% des suffrages et son parti a la majorité écrasante à la Chambre des députés.

Pour ce 3e scrutin pluraliste de Tunisie, il affrontera trois candidats de l’opposition parlementaire: Mohamed Bouchiha du Parti de l’Unité Populaire (PUP, social-démocrate), Ahmed Inoubli, du Parti de l’Union démocratique unioniste (UDU, nationaliste) et M. Brahim.

La candidature de deux dirigeants de l’opposition radicale, Mustapha Ben Jaafar et Ahmed Nejib Chebbi, écartés de la course pour non conformité avec la loi électorale, y voient une "loi sur mesure" pour les exclure.

Le Parti démocratique progressiste (PDP, centre gauche) de M. Chebbi a annoncé dimanche son retrait des législatives et des formations de l’opposition non reconnue appellent au boycottage. Huit partis et 15 listes "indépendantes" sont en lice.

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