Diplomate américain tué : la famille demande la peine de mort
La famille d’un diplomate américain tué en janvier 2008 à Khartoum en compagnie de son chauffeur soudanais a demandé dimanche la peine de mort pour les quatre jeunes islamistes reconnus coupables de ce meurtre, dans une lettre lue devant une cour de justice de Khartoum.
"Je veux informer la cour que je ne peux accepter une compensation. Je le dis et cela me brise le coeur. La peine de mort est la seule façon de protéger la société des gens qui ont tué mon fils", a exprimé Jane Granville, la mère de John Granville dans une lettre authentifiée, traduite en arabe et lue par son avocat dimanche à la Cour de Khartoum-Nord.
John Granville (33 ans) qui travaillait à l’Agence américaine pour le développement international (USAID) et son chauffeur, Abdel Rahman Abbas (40 ans), avaient été tués par balle dans leur voiture le 1er janvier 2008.
La cour de Khartoum-Nord avait rendu en juin dernier un verdict de culpabilité contre quatre jeunes islamistes -Mohamed Mukawi, AbdelBasit Hajj al-Hassan, Mohaned Osman Youssif, AbdelRaouf Abu Zeid Mohammed Hamza- et les avait condamnés à la pendaison. Une cinquième personne, Mourad AbdelRahman Abdallah, avait été condamnée à deux ans de prison pour avoir fourni l’arme du crime.
Imbroglio judiciaire
Au Soudan, la famille d’une victime de meurtre doit dire à la cour si elle accorde l’amnistie aux condamnés, demande compensation ou exige la peine de mort.
La famille du chauffeur soudanais avait choisi la peine capitale. Dans une lettre à la cour, la famille de John Granville avait aussi opté pour la peine de mort, mais ce document avait été rejeté par le tribunal qui avait prononcé les sentences uniquement sur la base de la demande de la famille soudanaise.
La famille du chauffeur avait par la suite exprimé le souhait que les coupables soient amnistiés ce qui avait conduit en août à l’annulation, par une cour d’appel, des sentences prononcées contre l’ensemble des accusés sans toutefois changer le verdict de culpabilité déjà établi contre eux.
Procès politique
Le juge Saïd Ahmed al-Badri de la Cour de Khartoum-Nord doit entendre lundi la femme du chauffeur soudanais et établir une nouvelle peine pour les coupables.
AbdelBasit Hajj al-Hassan, un des quatre hommes reconnus coupables du double meurtre de John Granville et de son chauffeur, a affirmé par ailleurs dimanche que le groupe n’avait plus besoin d’avocat pour se défendre.
"Nous pensons qu’il s’agit d’un procès politique, c’est pourquoi nous ne voulons pas d’avocat", a-t-il déclaré en début d’audience.
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