Le Premier ministre Roindefo refuse de lâcher son poste
Monja Roindefo, Premier ministre censé quitter ses fonctions après le consensus trouvé mardi entre les quatre mouvances politiques malgaches, a assuré ce samedi « continuer à accomplir sa mission ».
"Le gouvernement légal que je dirige continue à accomplir sa mission", a-t-il déclaré dans un communique lu à la presse.
"Ce n’est pas le Groupe international de contact (GIC) qui est habilité à démettre le gouvernement", a-t-il expliqué, rappelant que l’accord de mardi n’avait pas été signé par les mouvances malgaches.
L’ancien président Marc Ravalomanana, évincé en mars, avait prévenu depuis l’Afrique du Sud qu’il ne signerait jamais le consensus validé à Antananarivo par ses représentants.
Vendredi, le président de la transition Andry Rajoelina, confirmé dans ses fonctions par l’accord de mardi, a cependant annoncé qu’il se séparait de Monja Roindefo au profit d’Eugène Mangalaza, Premier ministre accepté par toutes les parties. Ce dernier est arrivé à Madagascar ce samedi matin, en provenance de Paris.
Cinquième mouvance
Selon un proche de Monja Roindefo "ce divorce avec M. Rajoelina marque, de fait, la création d’une cinquième mouvance" dans la crise politique malgache.
M. Roindefo n’a pas dit s’il se retirerait en cas de signature de l’accord par les quatre chefs de file, M. Rajoelina et les anciens présidents Ravalomanana, Ratsiraka et Zafy.
Pour lui, la priorité est "la discussion pour organiser des élections dans le plus bref délai".
"La mise en place d’un gouvernement qui ne s’occupera que des élections est la seule voie qui ne détournera pas de la lutte populaire", a-t-il assuré, pensant qu’elle "pourrait obtenir l’assentiment de la communauté internationale".
Achoppement des négociations
M. Roindefo a en revanche annoncé qu’il "se porterait candidat à l’élection présidentielle si les règles du jeu sont clairement définies".
Depuis début 2009, Madagascar est plongé dans une crise politique majeure.
Lâché par l’armée, le président Marc Ravalomanana avait remis le 17 mars ses pouvoirs à un directoire militaire, qui les avait immédiatement transférés à Andry Rajoelina, devenu en quelques mois son principal opposant au terme d’un mouvement populaire.
Les deux hommes avaient alors entamé des négociations. Les anciens chefs d’Etat Didier Ratsiraka et Albert Zafy avaient été conviés pour représenter les principales mouvances politiques de la Grande Ile et tenter de mettre un terme à des crises à répétition depuis le début des années 70. Un accord avait finalement été signé le 9 août à Maputo mais les quatre mouvances n’avaient pas réussi à s’entendre sur la répartition des postes-clés au sein du pouvoir de transition.
La réunion de mardi à Antananarivo avait permis de trouver une sortie de crise, remise en cause depuis par Marc Ravalomanana.
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