A Madagascar Ravalomanana barre la route à Rajoelina
L’actuel homme fort de Madagascar, Andry Rajoelina avait annoncé vendredi qu’il nommerait prochainement comme Premier ministre Eugène Mangalaza, acceptant ainsi le consensus trouvé par les quatre principales mouvances malgaches. Le président déchu Marc Ravalomanana refuse toujours de reconnaître les dirigeants de la transition.
Le président évincé de Madagascar, Marc Ravalomanana, a nié vendredi qu’un accord ait été conclu sur les dirigeants de la transition, refusant toujours de reconnaître Andry Rajoelina comme président de la transition. "Je ne peux pas accepter un leader de coup à la tête de la présidence de la transition", a-t-il déclaré dans un entretien accordé à l’AFP à Johannesburg.
"Je propose de réétudier la nomination du président de la transition, du vice-président et du Premier ministre en présence des quatre chefs de file" des parties en présence, a-t-il ajouté.
Un accord de principe avait été passé mardi à Madagascar sur l’attribution de ces postes – point d’achoppement à un règlement de la crise – entre des représentants des différentes mouvances politiques de l’île. L’accord devait encore être avalisé par les leaders des mouvances.
Le négociateur de Marc Ravalomanana, Fetison Andrianirina, avait expliqué avoir accepté l’homme fort Andry Rajoelina comme président de la transition, à condition qu’il ne se présente pas à la présidentielle de 2010.
"Ce n’est pas le rôle du chef de délégation dans les négociations de nommer le chef de la transition", a rétorqué Marc Ravalomanana, en s’opposant radicalement à cette solution.
Maputo toujours pas entériné
Il refuse que son rival soit président de la transition, mais estime qu’il pourra se présenter à la présidentielle s’il remplit "les conditions dans la Constitution". "C’est la démocratie, je ne peux pas empêcher les gens de se présenter à la présidentielle", a-t-il déclaré.
Des accords inter-malgaches avaient été signés le 9 août à Maputo sous médiation internationale, mais les quatre mouvances signataires n’avaient pas pu s’entendre sur la répartition des postes au sein du pouvoir de transition. Madagascar est plongée depuis le début de l’année dans une crise politique majeure.
Lâché par l’armée, Marc Ravalomanana avait remis le 17 mars ses pouvoirs à un directoire militaire qui les avait immédiatement transférés à Andry Rajoelina, devenu en quelques mois son principal opposant au terme d’un mouvement populaire. Il vit depuis en exil avec sa famille en Afrique du Sud.
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