Jean-Louis Debré s’invite au procès de Rachid Ramda

L’ancien ministre de l’Intérieur, Jean-Louis Debré, actuellement président du Conseil constitutionnel, persiste et signe. Non, il n’a pas tenu les propos qu’on lui attribue concernant une prétendue manipulation des services secrets algériens dans les attentats terroristes qui ont secoué la France, en 1995.

Publié le 8 octobre 2009 Lecture : 2 minutes.

Entendu hier en visioconférence dans le cadre du procès en appel de Rachid Ramda, 40 ans, l’islamiste algérien condamné en première instance à la réclusion à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 22 ans pour son implication dans ces attentats, Jean-Louis Debré paraissait un tantinet agacé. « J’ai toujours démenti à chaque fois que ces propos m’ont été prêtés, a-t-il déclaré à partir des locaux du Conseil. J’ai démenti, j’ai démenti, j’ai démenti, trois fois ! Je le fais encore aujourd’hui.»

Agacement

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Cité comme témoin par les avocats de Ramda, l’ex-ministre était prié de s’expliquer sur une phrase qu’il aurait prononcée lors d’un déjeuner de presse qui s’est déroulé le 15 septembre 1995 à Paris.

Au cours d’une discussion informelle avec des journalistes français, Jean-Louis Debré aurait prononcé cette phrase que le quotidien français Le Monde avait reprise dans son édition du 23 septembre. « La sécurité militaire algérienne a tenté d’orienter les policiers français sur des fausses pistes pour qu’on élimine des gens qui les gênent.» Si cette déclaration avait été immédiatement démentie, il n’empêche que Jean Louis Debré affirmera quelques années plus tard au journaliste Hubert Coudrier, auteur du livre "Le monde selon Chirac" paru en 1988, qu’il avait lancé la phrase « sciemment pour envoyer un message aux Algériens».

Absent lors du procès de 1997

Les avocats de la défense, Me Anne-Guillaume Serre et Me Sébastien Bono avaient réclamé l’audition de Jean-Louis Debré, absent lors du premier procès qui s’est tenu en novembre 2007, justement parce qu’ils défendent la thèse d’une manipulation des services secrets algériens dans cette série d’attaques Lors de son intervention qui aura duré une trentaine de minutes, Jean-Louis Debré a également indiqué n’avoir suivi ni l’instruction judiciaire ni l’enquête policière déclenchées aux lendemains des attaques revendiquées par le GIA algérien ( Groupe islamique armé).

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« J’ai voulu jouer le jeu et souhaité ne pas être informé (…) J’avais donné instruction à tous les services d’enquête d’en référer uniquement aux magistrats instructeurs », a expliqué ce magistrat de formation. Interrogé sur l’existence d’une raison d’Etat qui l’empêcherait de s’exprimer, l’ancien premier flic de France a botté en touche : « Je ne l’ai jamais rencontré ! », a-t-il dit. Le verdict est attendu pour le 14 octobre

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