L’Afrique débat du réchauffement climatique à Ouagadougou
Très vulnérable au réchauffement climatique, l’Afrique se réunit de vendredi à dimanche à Ouagadougou pour affirmer sa position, avec probablement une demande de compensations financières, avant le sommet de Copenhague sur le climat en décembre.
Plusieurs chefs d’Etat africains, l’ex-président français Jacques Chirac ainsi que le ministre français chargé du Climat, Jean-Louis Borloo, sont attendus au 7ème Forum mondial sur le développement durable consacré aux changements climatiques organisé par le gouvernement burkinabè en partenariat avec les Nations unies et l’Union africaine (UA). Continent le plus pauvre du monde, en pleine explosion démographique, l’Afrique est particulièrement sensible aux changements climatiques et à une baisse des précipitations, comme le montre la sécheresse historique qui frappe actuellement la Corne de l’Afrique.
Manque de ressources
"Fort heureusement, l’Afrique a une part contributive très minime dans la pollution. Elle émet moins de 4% des gaz à effet de serre,", souligne le ministre burkinabè de l’Environnement, Salifou Sawadogo, président du Comité d’organisation. Mais, l’Afrique doit "faire comprendre aux pays qui ont assuré leur développement économique au détriment de l’environnement de s’assumer en réduisant leurs émissions de gaz à effet de serre et d’aider le continent le plus vulnérable au changement climatique", insiste-t-il.
"Les pays africains ont déjà fait des efforts en élaborant des plans d’adaptation à la variabilité et au changement climatique qui sont budgétisés", affirme, le chef de programme au Burkina de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), Moumini Savadogo. "Mais il manque les ressources pour les mettre en oeuvre, ce forum sera une opportunité pour les Africains de se mettre d’accord pour demander l’appui des pays industrialisés pour leur mise en oeuvre", poursuit-il.
L’Afrique menace de quitter la conférence de Copenhague
Pour la première fois, l’Afrique a décidé de présenter une position commune et l’UA a désigné à cette fin une commission de négociation composée de dix pays africains et présidée par Meles Zenawi. Début septembre, le premier ministre éthiopien a averti que les représentants de l’Afrique quitteraient la conférence de Copenhague si leurs demandes pour des compensations financières n’étaient pas prises en compte. Plusieurs centaines de scientifiques, d’économistes et autres experts prendront part aux travaux de Ouagadougou dont le thème principal est: " Changements climatiques: quelles opportunités pour un développement durable?".
La réunion se déroulera autour de six sessions thématiques, notamment "le changement climatique: opportunités et contraintes environnementales, sociales et économiques", "Santé, Afrique et mondialisation" ou encore "les mobilités et leur impact économique, financier et politique" sur l’Afrique. "Avec un territoire composé de milieux sahéliens, de savanes soudaniennes et de forêts, une population en forte croissance et une économie essentiellement agricole, le Burkina Faso est un résumé des problématiques du développement durable en Afrique de l’Ouest", selon le programme du forum. Les ministres africains de l’Environnement vont par ailleurs se concerter avec leurs homologues de la Ligue arabe pour dégager une "plate-forme globale" qu’ils défendront à Copenhague.
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