Rififi chez les FNL
D’anciens cadres de l’ex-rébellion des Forces nationales de libération (FNL), récemment exclus pour « trahison », ont « destitué » son chef historique lors d’un « congrès extraordinaire du FNL » dimanche à Bujumbura, ce que contestent les proches de l’ancien chef rebelle.
"M. Agathon Rwasa vient d’être destitué de la présidence du parti FNL pour ses nombreuses fautes lourdes, (. . . ), c’est Jacques Kenese qui a été élu à l’unanimité et par acclamation comme le nouveau président de notre parti", selon une déclaration lue à l’issue du congrès.
Quelque 400 délégués, presque tous de jeunes gens et filles, ont participé à ce congrès sous haute protection policière et sur autorisation spéciale du ministre burundais de l’Intérieur, Edouard Nduwimana.
"Nous allons maintenant écrire au ministre de l’Intérieur pour lui faire part des résultats de ce congrès extraordinaire et lui demander de reconnaître les nouvelles autorités du parti FNL", a déclaré à la presse M. Kenese.
"Machination du parti au pouvoir"
Ce mouvement de contestation est mené par l’ancien porte-parole et conseiller principal des FNL, Pasteur Habimana, l’ancien secrétaire national aux relations extérieures des FNL, Jacques Kenese, et le président de la section Benelux, la plus importante d’Europe, Willy Nyotori, récemment exclus du FNL.
"Ce pseudo-congrès est un non événement. C’est une machination du parti au pouvoir faite à travers le ministre de l’Intérieur", a réagi auprès de l’AFP le vice-président du FNL, Alfred Bayaga.
"Le parti Cndd-FDD (au pouvoir) pense que ce genre de manoeuvre va lui permettre de gagner les élections de 2010. Malheureusement, il risque de conduire le pays à la catastrophe", selon M. Bayaga.
Processus de paix en danger ?
"Cette dissension bénéficie manifestement d’un appui du pouvoir (. . . ). Cela inquiète énormément les Sud-Africains (médiateurs entre le gouvernement burundais et l’ex-rébellion des FNL) qui craignent qu’une reconnaissance officielle des dissidents du FNL ne mette en péril le processus de paix au Burundi", a commenté un diplomate sous couvert d’anonymat.
Plusieurs petits partis au Burundi sont issus des nombreuses dissidences des FNL, avec la bénédiction du pouvoir.
Les FNL, dernière rébellion encore en activité au Burundi il y a peu, sont devenues un parti politique le 21 avril et représentent un des principaux protagonistes aux élections générales de 2010.
Le Burundi tente depuis 2006 de sortir de 13 ans d’une guerre civile qui a fait au moins 300. 000 morts.
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