Mandats suspendus : le fils de Ben Barka dénonce le « cynisme de la raison d’Etat »

Bechir Ben Barka dénonce que la France ait suspendue des mandats d’arrêt dans le cadre de la disparition de son père Mehdi. Son avocat, confiant, estime cependant que l’enquête pourrait reprendre « d’ici quelques semaines ».

Publié le 2 octobre 2009 Lecture : 2 minutes.

La suspension de la diffusion des mandats d’arrêt visant quatre Marocains dans l’enquête sur la disparition de Mehdi Ben Barka, demandée par la justice française, est une "manifestation cynique de la raison d’Etat", a estimé samedi son fils, Bechir Ben Barka.

"C’est une mascarade. Un même ministère qui se déjuge en 24 heures, c’est une manifestation flagrante et cynique de la raison d’Etat", a dit M. Ben Barka à l’AFP.

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Le parquet de Paris a demandé vendredi la suspension de la diffusion des quatre mandats d’arrêt visant des Marocains, pourtant notifiés il y a quelques jours, expliquant qu’Interpol exige des précisions supplémentaires.

"Evénements indignes d’une démocratie"

"On ne sait pas ce que cache ce revirement. La ministre de la Justice a-t-elle été déjugée par l’Elysée? Y-a-t-il une volonté de ne pas chercher la vérité? Si c’est le cas, cela doit être dit", a-t-il ajouté.

"Ces événements sont indignes d’une démocratie", a encore dit M. Ben Barka.

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L’avocat de la famille Ben Barka, Maurice Buttin, s’est également interrogé sur les raisons de ce revirement.

"C’est anormal, illogique. Pourquoi ce mandat, qui était exécutable en France depuis deux ans, ne l’est pas au niveau international?", a-t-il dit.

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"Je reste cependant optimiste. L’épée de Damoclès est suspendue au-dessus des personnes recherchées et je ne désespère pas que l’enquête reparte d’ici quelques semaines", a ajouté Me Buttin.

De hauts responsables marocains visés

Ces mandats avaient été signés par le juge parisien Patrick Ramaël, chargé du dossier en octobre 2007, au moment où Nicolas Sarkozy était en visite d’Etat au Maroc, mais sans être diffusés au niveau international.

Ils ont été diffusés il y a quelques jours par Interpol, après le feu vert du ministère français de la Justice, qui a depuis demandé leur suspension.

Ils visent le général Hosni Benslimane, chef de la gendarmerie royale marocaine, le général Abdelhak Kadiri, ancien patron des renseignements militaires, Miloud Tounsi, alias Larbi Chtouki, un membre présumé du commando marocain auteur de l’enlèvement, et Abdlehak Achaachi, agent du Cab 1, une unité secrète des services marocains.

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