Dadis se dit « otage » de l’armée et du peuple guinéen

Le chef de la junte guinéenne a de nouveau déclaré qu’il ne contrôlait pas les militaires qui ont tué plusieurs dizaines de manifestants lundi à Conakry. Dans le même temps, il renvoie la responsabilité du « carnage » sur les leaders de la manifestation, interdite la veille par le pouvoir.

Publié le 1 octobre 2009 Lecture : 2 minutes.

Le chef de la junte au pouvoir en Guinée, le capitaine Moussa Dadis Camara, a affirmé être l’"otage" de l’armée et du peuple, dans un entretien à l’AFP et RFI mercredi, deux jours après la sanglante répression de manifestations contre sa possible candidature à la présidentielle.

"Je suis pris en otage par l’armée. Ils (les militaires) disent: ‘si tu laisses le pouvoir, nous, nous allons le prendre’".

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Et "je suis pris (en otage) par le peuple. Une partie du peuple dit ‘Dadis ne doit pas être candidat’ (. . . ), une partie du peuple dit qu’il faut que Dadis soit candidat", a assuré Moussa Dadis Camara, président autoproclamé de la Guinée depuis neuf mois.

"Si les leaders politiques le veulent aujourd’hui, je leur donne le pouvoir: ils ne feront même pas deux jours!", a lancé l’officier. Et "si je quitte le pouvoir aujourd’hui, la Guinée ne connaîtra pas la paix (. . . ) Il y aura des accrochages au sein de l’armée", a-t-il ajouté.

Bilans contradictoires

Les forces de sécurité sont accusées par les organisations des droits de l’homme d’avoir tué au moins 157 personnes et de s’être livrées à des actes de barbarie, lundi à Conakry, en réprimant un vaste mouvement de manifestations contre l’éventuelle candidature de Dadis Camara à la présidentielle de janvier.

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Mais la junte avance un bilan officiel de "57 morts dont 4 par balles et 53 par bousculade" selon un "conseiller spécial" de Dadis Camara, Idrissa Chérif.

Des militaires avaient tué par balles et brutalisé de très nombreux manifestants au stade du 28-septembre, selon des témoignages concordants.

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"La faute des leaders"

"Ce qui s’est passé au stade, c’était incontrôlé", a plaidé le chef de la junte, en insistant sur l’indiscipline et la totale désorganisation de l’armée qu’il "faut obligatoirement réformer".

Mais il a assuré que s’il y avait eu "carnage", c’était avant tout de "la faute des leaders" de partis d’opposition, accusés d’avoir maintenu un rassemblement interdit et de n’avoir "pas pris les dispositions pour contenir la marée humaine" des manifestants.

Pour lui, ce sont ces "leaders qui ont conduit les enfants (jeunes) à la boucherie", puisque chacun savait selon lui que l’armée n’était pas contrôlable et avait déja tué un très grand nombre de manifestants en 2007. 

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