Crise Talon-Tiani, Mali-Burkina, « Gig Economy », Alassane Ouattara et prix du pain : les 5 infos qu’il ne fallait pas rater

Les conséquences économiques du bras de fer entre le Bénin et le Niger, l’intriguant avion-cargo russe entre Bamako et Ouagadougou, l’entretien vidéo avec la start-uppeuse malgache Matina Razafimahefa, Alassane Ouattara et un éventuel quatrième mandat, l’histoire politique du pain au Maghreb : voici le programme de votre Brief de la semaine.

Le président ivoirien, Alassane Ouattara, lors de son discours à la nation, le 18 juin 2024. Derrière lui, le président de l’Assemblée nationale, Adama Bictogo (g.) et la présidente du Sénat, Kandia Camara (d.). © Sia KAMBOU/AFP

Le président ivoirien, Alassane Ouattara, lors de son discours à la nation, le 18 juin 2024. Derrière lui, le président de l’Assemblée nationale, Adama Bictogo (g.) et la présidente du Sénat, Kandia Camara (d.). © Sia KAMBOU/AFP

Publié le 22 juin 2024 Lecture : 4 minutes.

Bonjour à toutes et tous,

Bienvenue dans cette nouvelle édition du Brief de Jeune Afrique. Chaque semaine, nous faisons le point sur les cinq infos qu’il ne fallait absolument pas rater. Vous pouvez vous inscrire ci-dessous à cette newsletter, déjà suivie par près de 200 000 abonnés.

Le brief. Les clefs de l'actualité africaine dans votre boite mail

Chaque semaine, recevez les 5 infos de l'actualité africaine décryptées par nos journalistes.

Image
la suite après cette publicité

Cette semaine, au programme :

  1. Bénin-Niger : les millions perdus dans la crise
  2. L’intriguant avion-cargo russe de l’ONU qui fait la liaison Bamako-Ouagadougou
  3. Matina Razafimahefa : « L’Afrique doit créer ses propres géants du numérique »
  4. Alassane Ouattara élude la question du quatrième mandat
  5. Maroc, Algérie, Tunisie : le prix du pain met le feu aux poudres

1. Les millions de dollars perdus dans la crise entre Talon et Tiani

Avant la fermeture des frontières, 37 % des marchandises en transit au port de Cotonou était dirigé vers le Niger. © Infographie : Maÿlis DUDOUET

Avant la fermeture des frontières, 37 % des marchandises en transit au port de Cotonou était dirigé vers le Niger. © Infographie : Maÿlis DUDOUET

Fermeture des vannes. Depuis le 6 juin, le pipeline qui achemine le pétrole du nord-est nigérien au port béninois de Sèmè-Kpodji est fermé. La décision a été prise par les autorités nigériennes pour protester contre l’arrestation de cinq Nigériens, dont trois ont été condamnés à des peines de prison avec sursis par la justice béninoise. Surtout, la junte dirigée par le général Abdourahamane Tiani accuse le Bénin d’abriter « des bases françaises » dans sa partie nord afin « d’entraîner des terroristes ». Des accusations niées par Cotonou comme par Paris.

Des millions envolés. Cette seule décision a des conséquences économiques très lourdes. Dans l’infographies que nous consacrons aux conséquences économiques du bras de fer qui se joue entre Patrice Talon et Abdourahamane Tiani, nous dévoilons le coût exact de cette fermeture du pipeline : plusieurs millions de dollars chaque jour. Auxquels il faut encore ajouter les milliards de F CFA de recettes fiscales qui s’évaporent, tant sur l’or noir que sur les flux de marchandises entre les deux pays. Au Bénin, les sanctions pèsent notamment fortement sur les activités du port de Cotonou. Au Niger, c’est l’inflation qui explose.

la suite après cette publicité

2. Entre le Mali et le Burkina Faso, l’intrigant transport de munitions de l’ONU

Avion de transport militaire de fabrication russe Iliouchine Il-76 (illustration). © Artem Katranzhi from Bakashikha, Russia / Wikimedia / Creative commons

Avion de transport militaire de fabrication russe Iliouchine Il-76 (illustration). © Artem Katranzhi from Bakashikha, Russia / Wikimedia / Creative commons

Mystérieux allers-retours. Un Ilioutchine 76, avion-cargo appartenant à la société de fret aérien Abakan Air a fait plusieurs rotations entre Bamako et Ouagadougou. S’il a retenu l’attention, dans un contexte sécuritaire tendu, et alors que le régime d’Ibrahim Traoré est fragilisé par l’attaque du 11 juin à Mansila, c’est que la société russe a été épinglée par le Département d’État américain pour avoir « transporté du matériel et des fournitures pour le compte d’entités liées à Evgueni Prigojine [le défunt patron de Wagner] en Afrique subsaharienne ».

la suite après cette publicité

Mission pour l’ONU. Selon les informations de Jeune Afrique, l’avion a effectué au moins une mission pour le compte de l’UNMAS, service d’action anti-mines de l’ONU, notamment chargé de détruire les stocks de munitions périmées ou non utilisées lors d’une opération de maintien de la paix. En tout, ce serait 106 tonnes de ces munitions qui ont été transportées depuis le Mali, où les autorités ont refusé qu’elles soient détruites, jusqu’au Burkina Faso, où l’UNMAS assure qu’elles « n’ont pas vocation à être remises aux autorités du Burkina Faso ».

3. Matina Razafimahefa : « L’Afrique doit créer ses propres géants du numérique »

Nouvelle génération. À 25 ans, Matina Razafimahefa fait figure de prodige dans le domaine de l’entrepreneuriat. La Malgache, fondatrice de la start-up Sayna, était au micro du « Grand Invité RFI – Jeune Afrique ». Elle est notamment revenue sur les défis concernant les infrastructures sur le continent, l’inclusion des réfugiés et des migrants, ou encore l’urgente nécessité à mettre en œuvre la souveraineté numérique de l’Afrique.

« Gig economy ». Spécialisée dans l’éducation numérique, Matina Razafimahefa plaide également pour que les jeunes africains soient formés au mieux, afin de profiter des opportunités qui s’ouvrent dans le sillage de la révolution de l’intelligence artificielle. Elle défend entre autres une proposition originale : le développement de la « Gig Economy » : « Une économie de la tâche, de travail à l’heure, et de télétravail ». Pour la jeune entrepreneuse, « on ne peut pas rattraper dix-huit ans de difficultés de l’éducation nationale à Madagascar ou dans d’autres pays. Il faut y aller étape par étape. Il faut faire en sorte que ce qu’on appelle les “side hustles”, les petits jobs d’appoint 2.0, deviennent les revenus principaux de demain ».

4. Côte d’Ivoire : face au Parlement, Alassane Ouattara élude la question du quatrième mandat

Le président ivoirien, Alassane Ouattara, lors de son discours à la nation, le 18 juin 2024. Derrière lui, le président de l'Assemblée nationale, Adama Bictogo (g.) et la présidente du Sénat, Kandia Camara (d.). © Sia KAMBOU / AFP

Le président ivoirien, Alassane Ouattara, lors de son discours à la nation, le 18 juin 2024. Derrière lui, le président de l'Assemblée nationale, Adama Bictogo (g.) et la présidente du Sénat, Kandia Camara (d.). © Sia KAMBOU / AFP

Suspens maintenu. Tout le monde l’attendait sur la question de son éventuelle candidature à un quatrième mandat. Alassane Ouattara a finalement éludé la question. Dans son discours devant les députés et sénateurs, le chef de l’État ivoirien n’a finalement rien dévoilé de ses intentions, préférant se consacrer à la défense de son bilan, notamment économique.

La prochaine fois ? Le président ivoirien, conscient des attentes, s’est même permis de taquiner son auditoire. « Mon protocole me dit que vous êtes déçus, mais ce sera pour la prochaine fois », a-t-il glissé dans un sourire. Élus, ministres et diplomates, qui étaient présents pour ce discours, tout comme les Ivoiriens qui l’ont visionné sur leurs écrans, devront donc patienter encore pour savoir si, oui ou non, Alassane Ouattara compte briguer un nouveau mandat en 2025.

5. Maroc, Algérie, Tunisie… Quand le prix du pain met le feu aux poudres

Un homme brandit du pain lors d'une manifestation devant le bureau du Premier ministre du gouvernement d'union nationale et éphémère président par intérim tunisien Mohamed Ghannouchi, le 23 janvier 2011, à Tunis. © MARTIN BUREAU/AFP

Un homme brandit du pain lors d'une manifestation devant le bureau du Premier ministre du gouvernement d'union nationale et éphémère président par intérim tunisien Mohamed Ghannouchi, le 23 janvier 2011, à Tunis. © MARTIN BUREAU/AFP

Repas du pauvre. En Afrique du Nord, comme dans une bonne partie du continent, le prix du pain et son évolution constituent l’indicateur par excellence du pouvoir d’achat réel, en particulier pour les plus fragiles économiquement. L’inflation provoquée par l’éclatement de la guerre en Ukraine a eu un impact fort sur cet aliment de base, forçant les gouvernements à mettre la main à la poche pour limiter la hausse des prix.

Politique du pain. Pourquoi le prix du pain est-il surveillé comme le lait sur le feu par les gouvernements ? Du Maroc à l’Algérie, en passant par la Mauritanie et la Tunisie, nous vous proposons une plongée dans une histoire politique du pain, qui est aussi celle des soulèvements populaires. L’occasion de rappeler qu’au « panem et circenses » (« du pain et des jeux »), les activistes du « Printemps arabe » répondaient par un slogan en forme de devise : « Pain, liberté, dignité ».

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires