L’Iran brouille les pistes sur le nucléaire

A deux jours d’une réunion cruciale avec les grandes puissances, l’Iran a annoncé un prochain calendrier d’inspection d’un nouveau site nucléaire après une démonstration de sa puissance balistique. Une attitude de « girouette » qui augure de négociations compliquées…

Publié le 29 septembre 2009 Lecture : 3 minutes.

 Parallèlement, une grande majorité de députés au Parlement iranien (239 sur 290) ont averti mardi les six grands Etats (5+1) chargés des négociations sur le dossier nucléaire iranien controversé qu’il ne faudrait pas qu’ils ratent l’occasion "historique" que représente la réunion du 1er octobre à Genève.

Semblant chercher à montrer les bonne intentions de l’Iran, le chef du programme nucléaire, Ali Akbar Salehi, a affirmé que son pays "informerait prochainement l’Agence internationale de l’énergie atomique du calendrier des inspections de son second site d’enrichissement" à Fordoo, au sud de Téhéran. "La production, la possession et l’utilisation d’armes atomiques sont contraires à nos valeurs religieuses et morales", a-t-il dit réaffirmant la position officielle de l’Iran.

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 Tirs de missiles

La tension était montée après les révélations vendredi sur l’existence de ce site, les Occidentaux, pour qui cette annonce renforce leurs soupçons sur les ambitions militaires nucléaires de l’Iran, ayant brandi la menace de nouvelles sanctions et répété que l’option militaire demeurait sur la table. Mais Téhéran, cherchant à apaiser les inquiétudes, a dès le lendemain assuré que ce second site d’enrichissement serait placé sous la supervision de l’AIEA.

L’Iran, soufflant le chaud et le froid, démontrait ensuite sa puissance balistique, son corps d’élite effectuant des manoeuvres où ont été tirés lundi des missiles d’une capacité de 1.800 à 2.000 km capables d’atteindre Israël, son ennemi juré.

Par ailleurs, les responsables militaires iraniens ont annoncé la construction prochaine d’une nouvelle génération "ultradéveloppée" du missile Sejil déjà d’une portée de 2.000 km.

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Ces tirs ont été qualifiés de "provocation" par les Etats-Unis qui ont menacé de nouvelles sanctions en cas d’échec des discussions à Genève, les premières depuis 14 mois.

Pas de consensus sur des sanctions éventuelles

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Le négociateur en chef du dossier nucléaire iranien, Saïd Jalili, y discutera avec les représentants de Chine, des Etats-Unis, de France, de Russie, du Royaume-Uni et d’Allemagne (groupe 5+1) du paquet de propositions iraniennes destiné selon Téhéran à régler le problème de la prolifération nucléaire. Ce paquet ne mentionne pas le programme controversé de Téhéran, l’Iran refusant de négocier de son "droit inaliénable" à enrichir l’uranium pour alimenter ses futures centrales.

Téhéran souhaite des discussions sur des questions globales, dont la sécurité dans la région où l’armée américaine est présente en Irak et en Afghanistan. Il devrait aussi demander l’autorisation d’importer de l’uranium enrichi à 20%, destiné à un réacteur de recherche.

Le groupe 5+1 a déjà fait à Téhéran des propositions incluant une amélioration des relations et une coopération technologique en échange d’une suspension de son programme nucléaire sensible, auxquelles l’Iran n’a pas donné suite.

"Les négociations de jeudi sont un test important pour le groupe 5+1. Nous soutenons ces négociations et nous avertissons les pays négociateurs que c’est une occasion historique pour sortir de l’impasse et régler le problème", ont affirmé les députés iraniens dans une déclaration commune.

L’Iran est sous le coup de trois résolutions de l’ONU assorties de sanctions après son refus de suspendre ses activités nucléaires sensibles. L’insistance américaine sur un renforcement de celles-ci rencontre néanmoins une réponse tiède des partenaires russe et chinois, Moscou ayant appelé la communauté internationale à ne pas "céder à l’émotion" et Pékin disant espérer "une détente de la situation".

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