Au Niger, le sabotage d’un oléoduc par un groupe rebelle confirmé par les autorités

Le « sabotage » par des rebelles, dans la nuit du 16 au 17 juin, d’une partie d’un oléoduc acheminant du pétrole brut vers le Bénin, a été confirmé par les autorités nigériennes.

Chantier de l’oléoduc au Niger, en 2022. © Boureima Hama / AFP

Chantier de l’oléoduc au Niger, en 2022. © Boureima Hama / AFP

Publié le 22 juin 2024 Lecture : 2 minutes.

Les autorités nigériennes ont confirmé, le 22 juin, le « sabotage » d’une partie d’un oléoduc acheminant du pétrole brut vers le Bénin par un mouvement rebelle, dans la nuit du 16 au 17 juin.

Selon la télévision publique Télé Sahel, dans un reportage diffusé dans la soirée du vendredi 22 juin, « des individus malintentionnés ont saboté une partie du pipeline dans le département de Tesker (centre-est) ».

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« D’ores et déjà, nous avons réuni des informations et des indices sur les présumés auteurs » et « tous ceux qui ont contribué vont être interpellés et jugés conformément à leur acte terroriste », a déclaré le gouverneur de la région de Zinder, le colonel Issoufou Labo qui s’est rendu sur les lieux de l’attaque.

Un acte revendiqué par le FPL

« On sait quel est le groupe qui a la paternité de l’acte [qu’il a d’ailleurs] revendiqué », a expliqué Ousmane Baydo, le procureur de la République près du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme de Zinder, qui a ouvert une enquête.

Le 17 juin, le Front patriotique de libération (FPL), un mouvement rebelle luttant pour la libération du président nigérien Mohamed Bazoum, renversé par un coup d’État en juillet et détenu depuis, avait revendiqué une attaque ayant mis « hors d’usage », « un important tronçon » de l’oléoduc acheminant du pétrole brut vers le Bénin.

Le FPL a été créé en août 2023 après le renversement du président Mohamed Bazoum par des militaires le 26 juillet, qui le détiennent toujours actuellement. Le leader du mouvement, Mahamoud Sallah, avait alors déclaré avoir pris les armes pour demander « la libération » du président déchu et avait menacé « de faire sauter des installations » notamment « pétrolières ».

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« Cet acte de sabotage et de vandalisme » a « endommagé le pipeline » et entraîné une fuite du brut, a affirmé Télé Sahel, qui a montré les images d’une marée noire s’étirant « sur plus de 370 mètres » en pleine brousse. Sur ces images, on y voit de nombreux cadavres d’oiseaux et une importante superficie de la végétation ensevelie par la marée noire.

Un rouage essentiel de l’économie du Niger et du Bénin

L’oléoduc est également l’objet d’autres actes de violence : 6 soldats nigériens chargés de le surveiller ont été tués dans une attaque, le 12 juin.

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Long de près de 2 000 km, il doit acheminer le pétrole de l’Agadem, dans le nord-est nigérien, vers le port de Sèmè-Kpodji au Bénin. Ce pétrole est essentiel pour les économies des deux pays, qui travaillent avec la China National Petroleum Corporation (CNPC) – société pétrolière appartenant à l’État chinois – et l’entreprise chinoise Wapco.

Mais cet oléoduc est par ailleurs au cœur d’une brouille diplomatique entre le Niger et le Bénin, dont les relations sont particulièrement tendues depuis le coup d’État.

(Avec AFP)

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