La Gécamines veut céder ses parts dans la mine de cuivre de Kamoto

Gécamines, l’entreprise minière nationale de la RD Congo, étudie la vente des 20% qu’elle possède dans la mine de cuivre de Kamoto.

Les zones d’ombre entourant les concessions minières alimentent le conflit entre la RD Congo et le FMI. © KML

Les zones d’ombre entourant les concessions minières alimentent le conflit entre la RD Congo et le FMI. © KML

Publié le 8 octobre 2013 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour le 09 septembre 2013. Le titre de l’article a été modifié pour tenir compte du fait que l’annonce est venue de la Gécamines et non du gouvernement de la RD Congo.

La « pluie de cuivre » espérée de la mine de Kamoto aura mis trop de temps à tomber. Plus de temps en tout cas que Gécamines, la compagnie minière publique de la RD Congo, n’est prête à attendre. Selon Bloomberg, Gécamines étudie la cession de sa participation de 20% dans Kamoto Copper Company (KCC), l’exploitant de la mine de cuivre de Kamoto, « afin de récolter des fonds pour d’autres projets », indique Albert Yuma, le président de la société congolaise, interviewé par Bloomberg. Selon lui, le processus de cession serait en cours et quatorze entreprises auraient participé à l’appel d’offres.

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Valeur négative

KCC a produit 93 000 tonnes de cuivre et 2 100 tonnes de cobalt en 2012. Et la production de cuivre devrait atteindre 300 000 tonnes d’ici à la fin 2014, selon un rapport de 2012 du groupe Glencore Xtrata qui, à travers sa filiale Katanga Mining Ltd, détient 75% de la mine de Kamoto. Un rapport de Bank of America Merrill Lynch sur la fusion entre Glencore et Xtrata, publié en janvier 2013, évaluait la mine de Kamoto à 5,2 milliards de dollars.

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Ces arguments n’ont pourtant pas suffi à Albert Yuma qui estime que « la valeur actuelle de la mine de Kamoto est négative » et que les actions de Gécamines dans la mine « ne sont pas stratégiques ». En effet, rappelle le président de Gécamines, KCC aurait manqué ses objectifs de production au cours des cinq dernières années et accumulé trop de dettes pour être rentable.

Compter Fleurette

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Si Katanga Mining, l’actionnaire majoritaire de KCC, conserve le droit de veto sur la cession des parts de Gécamines, les candidats au rachat sont nombreux. Parmi eux, Fleurette Group, le fonds d’investissement de la famille du milliardaire israélien Dan Gertler, très actif – et très controversé – en RD Congo.

En effet, le « Rapport 2013 sur les progrès en Afrique », de l’Africa Progress Panel a dénoncé la revente à prix cassés par la Gécamines de parts dans cinq projets miniers katangais (Kolwezi, Kabolela, Kipese, Mutanda et Kansuki) à des sociétés immatriculées aux Îles Vierges britanniques, liées à Dan Gertler. Ces transactions auraient permis à ces sociétés d’enregistrer une plus-value, réelle ou potentielle, de 1,3 milliard de dollars (environ 1 milliard d’euros)… alors même qu’elles n’avaient entrepris aucun effort financier pour développer les gisements.

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