Ben Jaafar candidat de l’alternance à l’élection présidentielle

L’opposant tunisien Mustapha Ben Jaafar a affirmé vouloir consacrer « l’alternance au pouvoir » en déposant jeudi au conseil constitutionnel sa candidature à l’élection présidentielle du 25 octobre en Tunisie.

Publié le 24 septembre 2009 Lecture : 2 minutes.

"En Tunisie, il y a des compétences capables d’assumer les plus hautes responsabilités politiques et nous voulons dire que l’alternance au pouvoir est possible", a-t-il déclaré.

"L’absence de l’idée d’alternance dans les pays arabes génère des frustrations et pousse à la violence dont nous ne voulons pas en Tunisie", a averti Mustapha Ben Jaafar, 69 ans, fondateur et candidat du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL, légal), un petit parti né en 1994, membre de l’Internationale socialiste.

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Pour cela, il a réclamé des réformes politiques, préconisant en particulier une limitation à deux du nombre de mandats à la présidence. Un amendement de la constitution a supprimé en 2002 la limitation des mandats présidentiels, qui peuvent être successifs pour une durée de cinq ans chacun.

Son objectif consiste à "sortir les Tunisiens de la léthargie et de l’état de démission, dans lesquels ils se trouvent aujourd’hui", selon lui.

"Je suis convaincu que la Tunisie n’a pas tant besoin d’un sauveur que d’institutions démocratiques (. . . ) qui permettraient aux Tunisiens d’exercer leur citoyenneté", a-t-il ajouté, se disant contre le boycottage des élections.

"Nous participerons malgré les conditions difficiles dans lesquelles se sont déroulés les scrutins précédents et dans lesquelles évoluent l’opposition sérieuse et les ONG indépendantes", a-t-il déclaré.

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Liberté et indépendance de la justice

Il a aussi déploré "l’absence d’écho" du gouvernement concernant la création d’une instance autonome réclamée par l’opposition pour superviser les élections présidentielle et législatives, en lieu et place du ministère de l’Intérieur, jugé partial.

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A son programme, il inscrit principalement la défense des libertés et de l’indépendance du pouvoir judiciaire, un combat pour la justice sociale, contre l’exclusion, le chômage et les disparités régionales.

M. Ben Jaafar, qui s’adressait à ses partisans dans l’enceinte du conseil constitutionnel, a réclamé la libération de syndicalistes condamnés dans la foulée du mouvement social contre le chômage et la cherté de la vie en 2008 dans la région minière de Gafsa (sud-ouest), une zone sinistrée par les inondations survenues mercredi à Redeyef.

En cas de validation de sa candidature, ce médecin tunisois se présentant comme "militant sans relâche pour la démocratie et les libertés", sera le 4è opposant à postuler face au président sortant Zine El Abidine Ben Ali candidat à un cinquième quinquennat successif.

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