La Côte d’Ivoire labellise son attieké, star de la cuisine nationale

Il n’est désormais plus possible de vendre de l’attiéké, une semoule de manioc, qui ne serait pas ivoirienne. Explications.

Des femmes tamisent la farine de manioc pour préparer l’attiéké, à Abidjan. © Issouf SANOGO / AFP

Des femmes tamisent la farine de manioc pour préparer l’attiéké, à Abidjan. © Issouf SANOGO / AFP

Publié le 24 juin 2024 Lecture : 2 minutes.

L’attieké ou atchêkê est, depuis des décennies, le plat phare des Ivoiriens. Il est consommé avec du poisson et du poulets frits, mais aussi accompagné de sauces. Avec ses nombreux dérivés, tels que le fameux « garba », il est omniprésent dans la cuisine locale et vendu partout à Abidjan.

L’attieké a donc été enfin labellisé le 21 mai dernier comme « marque collective », plusieurs années après que la demande officielle a été formulée, en novembre 2019, au Salon de l’agriculture d’Abidjan. « Désormais, aucune autre semoule de manioc produite hors de la Côte d’Ivoire ne peut être appelée attiéké », affirme Paul Assandé, directeur général de l’Office ivoirien de la propriété intellectuelle (OIPI), contacté par Jeune Afrique et qui vient d’officialiser cette mesure. « La Côte d’Ivoire dispose, à compter de ce jour, de moyens légaux pour lutter contre l’usage abusif de l’appellation attiéké et la contrefaçon. »

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Démarches internationales

En 2023, « l’attieké des lagunes » avait obtenu son « Indication géographique protégée » (IGP), tout comme le café des montagnes de Man et le pagne baoulé. Il s’agit donc, toujours selon Paul Assandé, de « l’aboutissement d’un processus visant à renforcer la reconnaissance de l’origine du produit, de son image sur le marché et donc, de sa valeur commerciale. »

Cette labellisation est, pour le moment, effective dans les 17 pays de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI).  Mais l’OIPI a lancé des démarches pour l’étendre au plan international, notamment en France, en Suisse, au Canada, et aux États-Unis.

Polémique

En 2019, une polémique avait éclaté au Salon de l’agriculture d’Abidjan, à la suite de la remise d’un prix Pierre Castel à un groupement de transformation de produits agricoles burkinabè, GTPA Wenkununi, qui s’était lancé dans la commercialisation de « Faso attiéké ».

Cela avait été perçu comme une humiliation par l’opinion ivoirienne, qui s’était estimée spoliée de la paternité de son plat national. Le ministère de l’Agriculture d’alors avait vite réagi en affirmant qu’il ne s’agissait pas d’une labellisation. Il avait annoncé dans la foulée que des actions avaient été entreprises pour que la Côte d’Ivoire soit officiellement reconnue comme le pays de l’attieké.

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