Afrique subsaharienne : la croissance dépassera les 5% en 2014
La Banque mondiale a revu à la hausse ses prévisions pour l’Afrique subsaharienne. La croissance devrait s’établir à 4,9% en 2013 et à 5,3% en 2014.
Selon les prévisions du rapport Africa’s Pulse de la Banque mondiale, publié deux fois par an, la croissance en Afrique subsaharienne s’établira à 4,9% en 2013 et à 5,3% en 2014 (soit 0,2 point de plus que ce qui avait été prévu en avril), alors que près d’un tiers des pays de la région affichent une croissance de 6%. « Comme durant les dernières années, un certain nombre de pays africains continueront d’être parmi les plus dynamiques au monde », a déclaré la Banque mondiale dans un rapport. L’Éthiopie, le Mozambique, le Niger, la Sierra Leone et le Rwanda devraient être les plus performants. Cependant, la croissance restera en-deçà des niveaux atteints avant la crise financière mondiale.
La demande intérieure continuera d’être le principal moteur de la croissance en 2013 et en 2014 « grâce à la forte croissance de l’investissement productif et à la consommation des ménages ». La formation brute de capital fixe dans la région a augmenté de manière continue, passant d’environ 16,4% du PIB en 2000 à plus de 20% en 2011. Les projets d’infrastructures dans la région trouvent de plus en plus de nouvelles sources de financement, en provenance de la Chine, mais également du Brésil et de l’Inde, explique le rapport.
Afrique du Sud : moteur ou frein à la croissance ?
Le FMI prévoit une croissance de seulement 2% pour l’Afrique du Sud en 2013. Pour Punam Chuhan-Pole, économiste principale de la Banque mondiale pour l’Afrique, cette croissance est insuffisante pour réduire le taux de chômage en Afrique du Sud.
Ainsi, des secteurs-clés de l’économie sud-africaine tels que l’exploitation minière et l’industrie manufacturière restent vulnérables aux conflits sociaux qui ont perturbé le pays en 2013. Le rapport Africa’s Pulse de la Banque mondiale note également « la faible croissance chez ses principaux partenaires commerciaux [en particulier l’Europe], la lourdeur des réglementations, et les lacunes de l’infrastructure » qui ont freiné la croissance du pays et menacent de freiner également celle du continent africain dans son ensemble.
Interrogé par le site sud-africain Times Live, Punam Chuhan-Pole note que « si l’on exclut l’Afrique du Sud, la croissance du reste de l’Afrique subsaharienne serait d’environ 6% »
Risques
La Banque mondiale a néanmoins mis en garde contre les risques de ralentissement, dûs à l’impact de l’augmentation des taux d’intérêt qui pourrait avoir lieu dans les pays développés et à une diminution potentielle des prix des matières premières.
Si les pays de la région ont diversifié leurs partenaires commerciaux – les Bric (Brésil, Russie, Inde et Chine) représentent désormais 36% des exportations de la région – « leur forte dépendance envers une seule ou un nombre limité de matières premières rend les pays d’Afrique riches en ressources vulnérables aux importantes fluctuations du prix de ces matières premières », souligne Punam Chuhan-Pole, co-auteur d’Africa’s Pulse et économiste principale pour la région Afrique de la Banque mondiale.
Persistance de la pauvreté
« L’Afrique a connu cette dernière décennie une croissance plus importante que la plupart des autres régions, mais l’impact de cette croissance sur la pauvreté est bien moindre que ce que nous aurions souhaité », a déclaré Francisco Ferreira, économiste en chef par intérim pour la région Afrique de la Banque mondiale. Près d’un Africain sur deux vit dans la pauvreté extrême aujourd’hui. D’un point de vue optimiste, ce taux devrait baisser pour se situer entre 16% et 30% d’ici à 2030. Le rapport souligne néanmoins que, d’ici à 2030, la majorité des pauvres du monde vivront en Afrique.
« Si soutenir la croissance sur le long terme permettrait de réduire de manière significative la pauvreté, cet objectif ne sera pas facile à atteindre étant donné les risques internes et externes auxquels les pays d’Afrique restent confrontés », explique Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique. « La récurrence de désastres naturels tels que la sécheresse et les inondations ainsi que la persistance de conflits (comme ceux qui ont récemment affecté la Centrafrique et le Mali), illustrent la nécessité de combiner les efforts de paix et de développement. »
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