Enquête sur l’affaire Semenya
L’autorité sportive sud-africaine (Sascoc) a annoncé mercredi l’ouverture d’une enquête sur l’affaire Caster Semenya, au coeur d’une polémique sur son identité sexuelle.
Le Sascoc (Confédération des sports et comité olympique) "va mener une enquête de fond sur le cas Semenya pour établir la vérité sur les événements qui ont entraîné la participation" de l’athlète aux Championnats du monde de Berlin, a déclaré le président de Sascoc, Gideon Sam, dans un communiqué.
La Sascoc entend également se pencher sur les tests de féminité qu’elle a subis et "sur la conduite des responsables de la Fédération sud-africaine d’athlétisme (ASA)" dans cette affaire, a-t-il ajouté.
Caster Semenya, 18 ans, a été au centre d’une polémique sur son identité sexuelle lors du 800 m des Mondiaux-2009 qu’elle a remporté aisément. Le 19 août, à quelques heures de la finale, la Fédération internationale (IAAF) avait annoncé diligenter une enquête sur la Sud-Africaine.
Cachoteries
Des journaux australiens ont depuis affirmé, citant une source anonyme impliquée dans des tests de l’IAAF, que Semenya était "un hermaphrodite". Cet article et ces fuites avaient révolté l’opinion publique sud-africaine.
La polémique s’est ensuite déplacée sur le rôle joué par l’ASA. Son président Leonard Chuene, qui avait initialement nié avoir su que la jeune femme avait été soumise à des tests, a finalement reconnu samedi que des tests de féminité avaient bien été effectués dès le 7 août.
Il a également reconnu que le médecin de la Fédération avait conseillé de retirer l’athlète de la compétition. Après ces aveux, le vice-ministre des Sports sud-africain, Gert Oosthuizen, a réclamé le départ de Leonard Chuene.
Le pouvoir prend ses distances
Mercredi, le gouvernement s’est distancé de cette position en soulignant qu’il est "d’abord de la responsabilité des organes sportifs de régler cette question".
"Nous n’avons pas d’opinion particulière" sur l’avenir de M. Chuene, a poursuivi le porte-parole du gouvernement, Themba Maseko, cité par l’agence Sapa, tout en estimant que "la manière dont cette affaire a été gérée est plus qu’insatisfaisante".
"Les autorités sportives tant locales qu’internationales ont la responsabilité de régler cette affaire le plus rapidement possible parce qu’un individu a été complètement malmené".
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