Imouraren : le gisement d’uranium dans le « domaine public »

Le régime militaire au pouvoir à Niamey justifie sa décision en avançant qu’Orano « n’a jamais honoré ses engagements » malgré deux « mises en demeures ».

La mine d’uranium d’Imouraren est l’une des plus grandes du monde avec des réservées estimées à 200 000 tonnes. © DR

La mine d’uranium d’Imouraren est l’une des plus grandes du monde avec des réservées estimées à 200 000 tonnes. © DR

Publié le 25 juin 2024 Lecture : 2 minutes.

Les autorités nigériennes ont confirmé le « retour dans le domaine public de l’État » de l’important gisement d’uranium d’Imouraren dont le permis d’exploitation a été retiré la semaine passée à la compagnie française Orano (ex-Areva).

Cette déclaration intervient après l’adoption en conseil des ministres d’un « projet de décret portant retrait du permis d’exploitation de l’uranium à la société Imouraren SA », une filiale de la société française Orano, qui a annoncé « prendre acte » de la décision du Niger, tout en se « réservant le droit de contester la décision » devant la justice.

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Le permis d’Imouraren avait été accordé à Orano « pour une grande exploitation d’uranium » en janvier 2009, rappelle le gouvernement qui précise que les travaux d’exploitation du gisement devaient « démarrer en janvier 2011 pour une première production prévue en 2012 ».

Chute des prix de l’uranium

Imouraren, dans le nord du Niger, est l’un des plus grands gisements d’uranium au monde, avec des réserves estimées à 200 000 tonnes. La chute des prix de l’uranium sur le marché mondial, après la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon en 2011, avait gelé les opérations d’Orano (ex-Areva). Le 12 juin dernier, Orano avait annoncé le lancement récent de « travaux préparatoires ».

« Nonobstant les reports accordés à sa demande », la société française « n’a jamais honoré ses engagements » malgré deux « mises en demeures » qui lui ont été « adressées par le ministère des Mines le 11 février 2022 puis le 19 mars 2024 », détaille le gouvernement qui justifie ainsi sa décision de retirer le permis.

Le régime militaire au pouvoir à Niamey depuis un coup d’État en juillet 2023 – qui a fait de la souveraineté une de ses priorités – a plusieurs fois répété qu’il souhaitait revoir en profondeur le système d’exploitation des matières premières sur son sol par des compagnies étrangères.

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Le Niger fournit 4,7 % de la production mondiale d’uranium naturel, loin derrière le Kazakhstan (45,2 %), selon des chiffres de 2021 de l’agence d’approvisionnement d’Euratom (ESA).

Environ un quart de l’approvisionnement en uranium naturel des centrales nucléaires européennes en 2022 provenait du Niger, le 2e pays derrière le Kazakhstan et devant le Canada.

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(Avec AFP)

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