Discrétion absolue pour les 30 ans au pouvoir de Dos Santos
Le président angolais José Eduardo dos Santos a gardé un profil bas lundi pour le 30e anniversaire de son arrivée au pouvoir, qui n’a été marqué par aucune manifestation officielle.
Même le quotidien Jornal de Angola, qui consacre la plupart de ses Unes au président, n’a fait aucune allusion à l’événement.
"L’absence de festivités est volontaire : il s’agit de ne pas attirer l’attention sur la longévité de dos Santos au pouvoir", a déclaré à l’AFP Rafael Marques, un journaliste indépendant très critique à l’égard du régime.
"S’il y avait une grande fête, cela donnerait un prétexte aux médias indépendants pour critiquer le président", a-t-il ajouté.
A quand la présidentielle ?
Seule l’agence officielle Angop a mentionné l’anniversaire et cité la réaction du parti au pouvoir, le Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA). "Le président José Eduardo dos Santos s’est consacré toute sa vie, depuis son adolescence jusqu’à maintenant, à l’Angola et au peuple angolais", a déclaré le MPLA, cité par Angop.
Après la mort du doyen gabonais Omar Bongo Ondimba en juin, José Eduardo dos Santos, 67 ans, est devenu le deuxième chef d’Etat d’Afrique par sa longévité à la tête du pays juste après le Libyen Mouammar Kadhafi.
L’opposition et les associations de défense des droits de l’Homme l’accusent régulièrement de s’accrocher au pouvoir en repoussant l’organisation d’un scrutin présidentiel.
Jamais élu par le peuple
Placé à la tête de l’Etat par son parti, le MPLA, à la mort du président Agostinho Neto en 1979, José Eduardo dos Santos n’a jamais été élu par le peuple.
Un scrutin présidentiel avait été organisé en 1992 à la faveur d’une trêve dans la guerre civile (1975-2002), mais le conflit avait repris avant le second tour. Depuis le retour de la paix, seules des élections législatives ont eu lieu, il y a un an. Le MPLA avait alors remporté plus de 80% des suffrages.
Une élection présidentielle était prévue pour cette année mais a été reportée en attendant l’adoption d’une nouvelle Constitution.
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