102 morts dans des combats au Sud-Soudan
Les combats qui ont eu lieu le week-end dernier dans une région sensible du Sud-Soudan ont fait 102 morts, a indiqué lundi à l’AFP un responsable militaire sudiste dans un dernier bilan.
"Il y a un total de 102 morts, incluant 51 civils et 23 des assaillants, ainsi que 46 blessés", a déclaré le général Kuol Diem Kuol, porte-parole de l’Armée populaire de libération du Soudan (SPLA, ex-rébellion devenue aujourd’hui l’armée sudiste).
Douze soldats du SPLA et des membres de différents organes de sécurité font partie des 102 morts, a précisé le responsable militaire.
Des hommes armés de la tribu Lou Nuer ont attaqué dimanche matin le village de Duk Padiet, dans l’Etat sudiste de Jonglei, peuplé en majorité de membres de la tribu Dinka Hol.
Plus de morts qu’au Darfour
Cette attaque, qui a forcé les soldats déployés sur les lieux à se replier, constitue le dernier épisode en date des violences tribales au Sud-Soudan: plus de 2. 000 personnes sont mortes et des dizaines de milliers ont été déplacées par les combats tribaux ces derniers mois dans la région.
L’ONU s’alarme du fait que le nombre de morts y dépasse actuellement celui enregistré au Darfour, région de l’ouest du Soudan déchirée depuis six ans par un conflit meurtrier.
Une conférence de réconciliation avec les principales tribus de l’Etat de Jonglei était prévue le 30 septembre mais a été repoussée à une date ultérieure, a par ailleurs indiqué à l’AFP une source locale.
Les violences entre tribus –souvent motivées par le vol de bétail, des disputes sur les ressources naturelles ou la vengeance– sont monnaie courante au Sud-Soudan.
Mais, depuis le début de l’année, l’ampleur des morts et le nombre croissant de femmes et d’enfants ciblés font craindre une guerre civile, après celle qui a déchiré le nord et le sud du pays de 1983 à 2005 et fait quelque deux millions de morts.
"Il ne s’agissait pas d’un raid pour mettre la main sur du bétail, mais d’une attaque effectuée par une milice et visant nos forces de sécurité", a affirmé M. Kuol.
Le parti du président accusé
Ce dernier a récemment accusé le Parti du congrès national (NCP), formation du président soudanais Omar el-Béchir au pouvoir à Khartoum, de soutenir des milices locales afin de déstabiliser le Sud-Soudan. De hauts responsables du NCP ont nié en bloc.
Un accord de paix a mis fin en 2005 à la guerre civile entre le Nord musulman et le Sud majoritairement chrétien. Le conflit opposait les deux régions sur des questions idéologiques, politiques et religieuses.
Cet accord prévoit des élections générales (présidentielle, législatives et régionales) au Soudan en avril 2010 et la tenue d’un référendum en 2011 sur l’indépendance du Sud-Soudan, vaste région sous-développée mais gorgée de ressources naturelles.
Le NCP et l’ex-rébellion sudiste s’opposent actuellement sur la loi encadrant ce référendum crucial. Le NCP propose un seuil de 75% en faveur de l’indépendance du Sud pour reconnaître un nouvel Etat, alors que le Sud se réfère à la majorité simple de 50% plus un vote.
Le NCP souhaite aussi que tous les sudistes, incluant ceux résidant au Nord et à l’étranger, puissent voter, ce que rejette l’ex-rébellion sudiste qui craint un bourrage des urnes.
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