Clearstream : c’est parti pour un procès hors du commun

Le coup d’envoi du très attendu procès Clearstream a été donné. En un mois, le tribunal va devoir faire la lumière sur une sombre affaire politico-judicaire mâtinée de haines, de mensonges et d’adversité politique. Au centre de l’arène: Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy.

Publié le 21 septembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Des gendarmes sur le pied de guerre, des journalistes en repérage, un procureur de la République arrivé à l’aube: c’est dans une ambiance hors normes que se préparait lundi à Paris le procès Clearstream, qui devrait alimenter régulièrement la chronique durant un mois.

Ce n’est pourtant qu’à partir de 13H30 que le président de la 11e chambre correctionnelle, Dominique Pauthe, donnera le coup d’envoi d’une joute judiciaire d’exception, mettant aux prises un ancien Premier ministre sur le banc des prévenus et un président de la République, partie civile.

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Après avoir ces derniers jours affirmé ici avoir "le cœur léger" et dénoncé là "l’acharnement" de Nicolas Sarkozy, Dominique de Villepin pourrait une nouvelle fois s’exprimer devant la presse avant l’ouverture des débats.

Dispositif d’exception

Réquisitionnée pour l’occasion, la 1ère chambre était fermée lundi matin. Pourtant, la lumière filtrait à l’acmé des immenses portes d’entrée, signe qu’à l’intérieur, on s’activait pour être prêt à temps. A partir de 13H30, ce seront une cinquantaine d’avocats, le même nombre de journalistes et des dizaines de curieux qui se presseront pour assister au spectacle.

"Ce sera saturé", confie un gendarme, convaincu que la salle est trop petite pour accueillir un tel événement. "C’est clair, on n’est pas dans une situation normale", renchérit un de ses collègues, assurant qu’un "dispositif hors normes" a été mis en place. Une trentaine de gendarmes devraient être affectés à la sécurité du procès. Quant aux contrôles d’accès et aux filtrages, ils ont été renforcés.

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Du côté des journalistes, une cinquantaine a décroché le précieux badge orange qui leur permettra de pénétrer dans la salle d’audience. De nombreux autres devront malheureusement attendre à l’extérieur.

Sarkozy « brise le code d’honneur »

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La presse quotidienne discute beaucoup de la constitution de partie civile du président. "En incarnant la partie civile, il a brisé le code d’honneur de ses prédécesseurs", déplorait ainsi François Martin dans Le Midi Libre.

"On nous promet du Shakespeare. On aura du Sulitzer!", pronostiquait Jean-Pierre Bel dans La Nouvelle République du Centre-Ouest.

Sur France Info, le député PS Pierre Moscovici regrettait lui qu’on ait atteint "le paroxysme de la haine" en politique et jugeait "quand même extrêmement gênant" qu’un président de la République soit "partie civile face à un ancien Premier ministre".

Durant un mois, le tribunal correctionnel va devoir démêler le vrai du faux dans cette abracadabrante histoire de faux listings. L’ancien Premier ministre est soupçonné d’avoir participé à une machination visant, selon l’accusation, à déstabiliser Nicolas Sarkozy en lui attribuant ainsi qu’à d’autres personnalités des comptes occultes dans la chambre de compensation luxembourgeoise Clearstream. Ces faux listings avaient été transmis à la justice.

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