Prix du pain : au Sénégal, le gouvernement met les industriels au pied du mur
Le gouvernement sénégalais a contraint les fabricants de farine locaux à appliquer les tarifs qu’il a fixés pour baisser le prix du pain.
Les fabricants de farine, réunis dans l’Association des meuniers industriels du Sénégal (Amis), ont réagi aux injonctions du gouvernement en « invitant » leurs sept entreprises « à reprendre leurs activités de production ». Le 23 juin, l’Amis avait annoncé « un arrêt provisoire » de la production de farine boulangère à compter du lendemain « pour éviter une vente à perte ».
Elle avait estimé que la décision des autorités de baisser de 4 000 FCFA (6,10 euros) le prix du sac de farine de 50 kg rendait « difficile la viabilité économique pour les meuniers ».
Le gouvernement avait annoncé cette baisse le 21 juin, qui devait accompagner celle du prix de la populaire baguette de pain de 190 grammes, passée de 175 FCFA à 150 FCFA, soit une diminution de 25 FCFA (0,038 euro).
« Clarifier les mécanismes de subvention »
Les prix du riz brisé, de l’huile raffinée, du ciment et du sucre cristallisé sont aussi concernés par ces mesures de baisse.
Le gouvernement avait « mis en demeure » les fabricants de farine locaux « de poursuivre (leurs) activités de production, dans le respect des prix nouvellement arrêtés », et menacé de prendre « toutes ses responsabilités, sans exclure aucune option », dans un communiqué.
L’Amis a indiqué que sa « décision d’arrêter la production « était une invite au gouvernement à clarifier les mécanismes de subvention afin de ne pas mettre en péril l’activité des industriels », dans son communiqué.
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Le nouveau président Bassirou Diomaye Faye avait promis durant la campagne de lutter contre le coût élevé de la vie alors que le Sénégal importe l’essentiel de sa consommation. Pour baisser les prix, le gouvernement entend renoncer à la perception d’ « impôts et de droits de douanes » dus par les importateurs, a expliqué le ministre chargé du Budget Cheikh Diba.
La pauvreté touche au moins un Sénégalais sur trois, avec un chômage officiellement aux environs de 20 %, des inégalités persistantes et une inflation élevée.
(Avec AFP)
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