L’UA pose un ultimatum à Dadis
L’Union africaine hausse le ton avec la junte : son Conseil de paix et de sécurité laisse un mois à ses membres pour signifier par écrit qu’ils ne brigueront pas la présidentielle, faute de quoi, les sanctions tomberont.
Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine (UA) a décidé d’imposer des "sanctions appropriées" au chef de la junte en Guinée après qu’il ait annoncé son intention de se présenter à la prochaine présidentielle.
Dans un communiqué transmis vendredi à l’AFP, le Conseil, qui s’était réuni jeudi, "exprime sa profonde préoccupation face à la détérioration de la situation en Guinée et ses conséquences sur le processus de retour à l’ordre constitutionnel dans le pays".
Le CPS "condamne fermement toute remise en cause par le Capitaine Moussa Dadis Camara, Président du Conseil national pour le développement et la démocratie (CNDD), de l’engagement qu’il a pris que ni le Capitaine Moussa Dadis Camara et les autres membres du CNDD, ni le Premier Ministre, ne se porteront candidats à l’élection présidentielle".
Ultimatum
"A cet égard, le Conseil décide d’imposer des sanctions appropriées au Président du CNDD, ainsi qu’à tous les autres individus, aussi bien civils que militaires, dont les activités ont pour objet de contrevenir aux dits engagements", ajoute le communiqué, sans plus de précision.
Les sanctions prévues par les différents textes constitutifs de l’UA vont du gel des avoirs financiers à l’interdiction de voyager pour les personnes visées.
Le CPS laisse toutefois une porte de sortie aux dirigeants de la junte, en suspendant la mise en oeuvre des sanctions s’ils s’engagent par écrit à ne pas être candidats.
Les sanctions entreront en vigueur "si, dans un délai d’un mois à partir de l’adoption de cette décision, les individus visés ne prennent pas l’engagement écrit de respecter et de faire respecter lesdits engagements", est-il indiqué dans le document.
Jeudi soir au cours d’une conférence de presse au siège de l’UA à Addis Abeba, le président de la Commission, Jean Ping, avait indiqué que "les dernières informations faisant état de la possible candidature du capitaine Camara à la présidentielle provoquent de l’inquiétude. Nous allons faire monter la pression".
Promesses non tenues
Le capitaine Camara, à la tête de la Guinée depuis un putsch en décembre 2008, avait promis au début de l’année de restituer le pouvoir aux civils. Il a cependant confié récemment à des diplomates qu’il se présenterait en janvier à la présidentielle, selon des sources diplomatiques.
Des sources proches de l’UA déplorent le soutien qu’apportent certains pays comme le Sénégal ou la Libye –qui préside actuellement l’UA– à la junte guinéenne.
La Guinée est suspendue de l’UA depuis le coup d’Etat. L’UA fait partie du groupe de contact international qui tente de trouver une sortie de crise dans ce pays pauvre d’Afrique de l’ouest.
Ce groupe a récemment déploré des "entraves à la liberté d’expression des citoyens, des médias et des partis" et réclamé aussi que Dadis Camara ne se présente pas à la présidentielle.
Les premier et deuxième tours de la présidentielle sont programmés pour les 31 janvier et 14 février 2010. Les législatives se tiendront le 26 mars.
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