Le numéro 2 de l’Amisom meurt dans un double attentat

Les islamistes shebab ont revendiqué le double attentat qui a frappé le quartier général de la mission de paix de l’Union africaine en Somalie (Amisom). Neuf soldats ont été tués, dont le numéro 2 de l’Amisom.

Publié le 17 septembre 2009 Lecture : 3 minutes.

Un double attentat à la voiture piégée, revendiqué par les insurgés islamistes radicaux shebab, a touché jeudi midi le quartier général de la mission de paix de l’Union africaine en Somalie (Amisom) situé dans l’enceinte de l’aéroport de Mogadiscio.

"Neuf soldats ont été tués, mais nous ne savons pas encore précisément le nombre d’Ougandais et de Burundais", a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’armée ougandaise, le lieutenant-colonel Felix Kulayigye, interrogé à Kampala.

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"Le numéro deux de l’Amisom, le général burundais Juvénal Niyonguruza, figure parmi les morts (. . . )", a précisé le lieutenant-colonel Kulayigye, ajoutant que "le commandant de la force, le général (Nathan) Mugisha a été blessé".

"Attaque barbare"

"Il était en train d’organiser une réunion de négociations entre factions rivales, quelqu’un en a apparemment profité pour s’infiltrer dans le quartier général avec une bombe", a précisé ce porte-parole.

"Au moins deux bombes ont visé le quartier général de l’Amisom, occasionnant des blessures à des soldats de maintien de la paix et des dégâts à leurs installations et équipements", a confirmé l’UA dans un communiqué, qui a condamné cette "attaque barbare".

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Les circonstances exactes de l’attaque restaient confuses jeudi en début d’après-midi.

"L’explosion a touché la zone (de l’aéroport) où les soldats de l’Amisom donnent des soins médicaux à la population locale", a déclaré à l’AFP un témoin, Ali Mohamed, qui patientait lui-même dans la base pour se faire soigner.

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"De nombreux soldats ougandais sont sortis de l’aéroport et en sécurisent les accès. Ils tirent en l’air pour dissuader les gens d’approcher", a pour sa part rapporté un autre témoin, Ibrahim Aden.

Les shebab revendiquent l’attentat

Des témoins ont affirmé à l’AFP sur place que deux véhicules piégés portant un logo des Nations unies avaient été utilisées par les assaillants.

Presque au moment de l’attentat, des combats ont éclaté dans un quartier sud de Mogadiscio, à Merka al-Mukarama, entre soldats de l’UA et forces pro-gouvernementales d’un côté, et insurgés islamistes de l’autre, selon des témoins.

Un haut responsable des islamistes radicaux shebab a revendiqué jeudi le double attentat-suicide.

"Nous avons mené deux attaques suicide contre l’ennemi et les deux missions ont été couronnées de succès", a déclaré à l’AFP à Mogadiscio ce responsable, sous couvert de l’anonymat. "L’ennemi a durement souffert", a-t-il ajouté.

Les shebab, qui ont juré la perte du président somalien Sharif Cheikh Ahmed, souvent présenté comme un islamiste modéré, attaquent régulièrement l’Amisom, principal soutien militaire d’un gouvernement de transition très affaibli.

Attaques fréquentes

Ce double attentat intervient quatre jours après la mort d’un chef présumé d’Al-Qaïda dans la Corne de l’Afrique, le Kényan Saleh Ali Saleh Nabhan, tué lundi au cours d’un raid héliporté des forces spéciales américaines dans le sud de la Somalie.

Les shebab, par la voix d’un de leurs commandants, avaient appelé à "venger" sa mort.

L’Amisom, déployée depuis mars 2007 à Mogadiscio, compte près de 5. 000 hommes, burundais et ougandais, sur les 8. 000 initialement prévus.

En février, onze soldats burundais de l’Amisom avaient été tués et 15 blessés dans un attentat à la voiture piégée contre leur camp à Mogadiscio.

Troisième commandant de la force depuis son déploiement dans la capitale, le général ougandais Nathan Mugisha a pris ses fonctions à la mi-août.

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