Rachid Ramda rejugé pour les attentats de 1995 à Paris

L’islamiste algérien Rachid Ramda, condamné à la prison à vie en 2007 pour son implication dans les attentats de 1995 à Paris, dont celui de la station Saint-Michel (8 morts, 150 blessés), est rejugé à partir de mercredi pour un mois par la cour d’assises spéciale de la capitale.

Publié le 16 septembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Rachid Ramda, qui aura 40 ans le 29 septembre, actuellement incarcéré à Fresnes (Val-de-Marne), a toujours nié avoir financé ces attentats pour le compte du Groupe islamique armé (GIA) algérien.

Il a fait appel du verdict qui l’avait condamné, le 26 octobre 2007, après quatre semaines de procès, à la prison à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 22 ans, conformément aux réquisitions de l’avocat général qui avait demandé la peine maximale.

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Il avait été reconnu coupable de complicité d’assassinat et de tentatives d’assassinats pour l’attentat meurtrier du 25 juillet 1995 à la station Saint-Michel, et deux autres perpétrés en octobre de la même année aux stations Maison-Blanche et Musée d’Orsay, qui avaient fait des dizaines de blessés.

Empreinte digitale compromettante

Condamné en 2006 à dix ans de prison dans le volet délictuel de l’affaire, il avait été en 2002 le grand absent du procès criminel qui s’était soldé par la condamnation à la prison à vie de Boualem Bensaïd et Smain Aït Ali Belkacem, reconnus comme les deux auteurs principaux des attentats.

Arrêté le 4 novembre 1995 à Londres, où il travaillait au journal Al-Ansar, considéré comme un bulletin de propagande du GIA, il n’avait été extradé de Grande-Bretagne que dix ans plus tard, au terme d’une longue bataille de procédure.

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Parmi les éléments retenus par l’accusation, une empreinte digitale de l’islamiste a été identifiée sur un bordereau de transfert d’argent à un des poseurs de bombe, à la veille d’un des attentats en octobre 1995.

Il a reconnu avoir effectué un virement de 5. 000 livres sterling à cette date, mais affirmé qu’il ignorait que le destinataire était l’un des poseurs de bombe. L’argent était destiné, selon lui, à payer les avocats de "frères" interpellés lors de coups de filet anti-islamistes en France.

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"Celui qui motivait les troupes"

Balayant ces explications, l’accusation avait soutenu que Rachid Ramda était le donneur d’ordres pour Boualem Bensaïd et Aït Ali Belkacem, "celui qui motivait les troupes" et l’avait dépeint comme "la courroie de transmission de Djamel Zitouni", le chef du GIA en Algérie.

Lors de ce second procès d’assises, la défense devrait à nouveau plaider la thèse d’une "manipulation" orchestrée par les services secrets algériens de l’époque, qui auraient délibérément mis les enquêteurs français sur de "fausses pistes" pour discréditer voire éliminer certains opposants après l’interdiction du Front islamique du salut (FIS) en 1992.

"Certes Ramda était membre du FIS et travaillait pour un journal interdit en France, mais ça n’en fait pas pour autant le financier des attentats. Il y a eu de grosses lacunes dans l’enquête", dénonce l’un de ses avocats, Me Sébastien Bono.

Il compte demander le témoignage à l’audience de Jean-Louis Debré, ministre de l’Intérieur de l’époque, qui aurait été mis au courant de ces pratiques du gouvernement algérien.

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