Mba Obame accuse Sarkozy d’avoir félicité Ali trop vite
L’ex-ministre de l’Intérieur gabonais André Mba Obame, candidat malheureux à l’élection présidentielle, a estimé lundi que le président français Nicolas Sarkozy s’était « empressé » de reconnaître la victoire d’Ali Bongo, contestée par l’opposition.
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"Lors des élections en Iran, le président Sarkozy a condamné et parlé de coup d’état électoral. Il a refusé de reconnaître les résultats. Au Gabon, il se passe la même chose et il s’empresse de reconnaître (. . . ) avant même le recours au contentieux", a affirmé à l’AFP André Mba Obame, arrivé deuxième du scrutin et qui revendique la victoire.
"Pourquoi deux poids deux mesures alors? L’Iran, il condamne et il a bien fait. . . Mais le Gabon, on se précipite pour reconnaître alors que le contentieux n’est pas fini et que, comme président français, il est probablement bien renseigné sur les éléments de fraude", a encore insisté M. Mba Obame, qui dit craindre pour sa vie et s’est réfugié dans un "lieu sûr".
La déception d’AMO
M. Sarkozy "avait dit qu’il n’avait pas de candidat au Gabon, qu’il fallait que les Gabonais choisissent librement. . . Je l’avais même fait applaudir dans mes meetings", a regretté "AMO".
L’opposition a jusqu’à samedi pour déposer un recours devant la Cour Constitutionnelle pour espérer invalider l’élection. Pour le moment, un seul candidat, Luc Bengono Nsi, l’a fait mais les "poids lourds" attendent la veille de la date limite dans le but de ralentir l’investiture d’Ali Bongo, fils d’Omar Bongo décédé en juin.
"Le recours sera déposé et dans les formes", a précisé M. Mba Obame, soulignant: "Tout le monde m’a demandé, à commencer par les autorités françaises, d’utiliser les institutions".
"Nous sommes tous devant l’Histoire"
"Tout le monde sauf les Gabonais qui n’y croient pas. Je vais le faire d’abord pour prendre les autorités extérieures et la France au mot. Ce sera peut-être pour la Cour constitutionnelle l’occasion de retrouver sa crédibilité parce que nous sommes tous devant l’Histoire", a-t-il déclaré.
Récemment, le candidat avait estimé que la Cour constitutionnelle était "comme la Tour de Pise, elle penche toujours du même côté".
Ali Bongo a été élu avec 41,73% des voix, André Mba Obame (25,88%) et l’opposant Pierre Mamboundou (25,22%), qui clame aussi victoire.
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