Le président ougandais Yoweri Museveni a promis mardi "la plus grande sévérité" contre les émeutiers impliqués dans les manifestations violentes la semaine dernière Kampala.

"La récréation est finie. Quiconque participe à des émeutes, qui incendie, détruit ou tue, sera traité avec la plus grande sévérité. La loi doit être respectée", a martelé le président Museveni.

Le chef de l’Etat s’exprimait au cours d’une visite d’un commissariat de police dans le quartier périphérique de Nateete, attaqué par les émeutiers au premier jour des violences et où plus d’une vingtaine de véhicules de police avaient été incendiés.

Au moins 14 morts

Pendant trois jours, des manifestants avaient violemment protesté dans la capitale contre la décision du gouvernement d’interdire un déplacement près de Kampala du souverain traditionnel des Baganda, l’une des principales tribus ougandaises.

Ces manifestations avaient été réprimées très durement par la police, renforcée par l’armée. Au moins 14 personnes ont été tuées, dont certaines par balles, selon un bilan de la police, alors que la presse locale faisait état mardi de 24 morts.

Plus de 600 suspects ont également été arrêtés, dont 212 ont déjà été déférés devant la justice.

"Cela n’arrivera plus. Nous serons intraitables avec ces criminels", a averti le président Museveni.

"Certains se cachent, mais nous les aurons"

"Nous allons arrêter tous ceux qui ont participé à ces violences. Certains se cachent, mais nous les aurons", a-t-il ajouté, mentionnant notamment le nom de Betty Nambooze, parlementaire du Parti Démocratique (PD, opposition) et activiste baganda.

"Je voudrais réconforter les familles de ceux qui ont été tués pendant les émeutes", a lancé le chef de l’Etat, s’exprimant en Luganda, la langue des Baganda. "Ceux qui ont perdu des biens seront dédommagés", a-t-il affirmé, promettant par ailleurs de donner les moyens nécessaires à la police.

Les manifestants étaient des partisans du Kabaka (roi) Ronald Muwenda Mutebi II, puissant roi coutumier du sud du pays engagé dans un bras de fer politique avec le régime.

M. Museveni doit s’adresser dans l’après-midi aux députés de l’Assemblée nationale.