Peu de succès pour l’opération « ville morte »

Libreville et Port-Gentil, les deux principales villes du Gabon, connaissaient une activité proche de la normale lundi alors que l’opposition avait lancé un mot d’ordre « ville morte sur toute l’étendue du territoire », ont constaté des journalistes de l’AFP.

Publié le 14 septembre 2009 Lecture : 2 minutes.

A Libreville, la circulation était un peu moins dense qu’à l’habitude.

Les marchés, les magasins, les entreprises et les administrations étaient ouverts ou semblaient fonctionner normalement, a constaté l’AFP.

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"Je suis de tout coeur avec l’opposition, mais j’ai une famille à nourrir", explique sous couvert de l’anonymat un gardien de sécurité au centre-ville, qui a voté pour André Mba Obame, classé 2e derrière Ali Bongo et qui conteste l’élection du fils du président défunt.

"Dans les administrations, les gens savent que les chefs de service notent les noms des absents. Les gens ont peur", précise le gardien.

"On n’a pas les moyens de fermer"

Au "Boul-Bess", une rue de petits restaurants et cantines populaires, on se préparait à ouvrir pour le repas de midi.

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"On a déjà mal travaillé ces derniers temps, alors on n’a pas les moyens de fermer. La présidente Mme Rogombé a dit qu’il fallait travailler. Elle a raison. Il faut leur dire aux gens de l’opposition, qu’il faut qu’on gagne notre vie", souligne une commerçante, également sous couvert de l’anonymat.

"On a un peu peur de se faire caillasser mais tout le monde ouvre. Si on nous caillasse on fermera", soupire-t-elle.

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La situation était similaire, a constaté l’AFP, dans la capitale pétrolière Port-Gentil, fief de l’opposition, secouée entre le 3 et le 6 septembre par des troubles post-électoraux qui ont fait 3 morts selon le gouvernement, au moins quinze selon l’opposition.

"Tout le monde est là ce matin", affirme un chef d’entreprise de Port-Gentil.

"Je vais travailler normalement. La journée ville morte, ça ne vaut pas la peine. On a d’énormes problèmes à régler: il y a la survie, la rentrée à préparer", a affirmé un chauffeur de taxi camerounais dans la capitale économique du pays.

"Les opposants devraient passer à une autre stratégie"

"Ces journées ville morte n’ont pas leur raison d’être parce que ça coûte plusieurs milliards de FCFA à l’Etat. Les opposants devraient passer à une autre stratégie", estime un habitant.

L’opposition avait appelé à l’opération ville morte pour les journées de lundi, mardi et mercredi pour protester contre le "coup d’Etat électoral" et par "solidarité" pour les victimes à Port-Gentil.

Dimanche la présidente intérimaire, Rose Francine Rogombé, avait demandé à ses compatriotes d’aller "travailler" estimant que l’opposition ne "mesurait pas les conséquences économiques. Ca démontre que ce sont des irresponsables".

La télévision nationale publique avait également multiplié les appels au travail de nombreux responsables politiques, syndicaux ou économiques.

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