Naufrage en Sierra Leone : 120 morts enterrés

Cent-vingt victimes du naufrage, mardi, d’un bateau en Sierra Leone ont été enterrées. Certains corps pourraient ne jamais être retrouvés si, comme d’aucuns le craignent, ils ont dérivé vers l’Atlantique.

Publié le 12 septembre 2009 Lecture : 3 minutes.

Le naufrage survenu mardi au large de la Sierra Leone a fait au moins 120 morts, qui ont déjà été enterrés, et de très nombreux disparus, a annoncé samedi à l’AFP un officier de la Marine, sans que Freetown n’ait communiqué de bilan officiel.

"120 corps au total ont été enterrés jusqu’à présent, dont certains dans des fosses communes, en raison de leur état de décomposition" a déclaré à l’AFP le lieutenant Mohamed Turay, de l’unité de surveillance de la Marine.

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Selon des témoignages de rescapés, le bateau en bois surchargé de marchandises et de passagers -dont un grand nombre d’enfants de retour de vacances- s’était trouvé pris dans une tempête, mardi, en pleine saison des pluies, et avait coulé en quelques minutes.

Journée de deuil national

"Ce qui se passe maintenant, c’est que beaucoup de cadavres ont dérivé depuis le lieu de l’accident (au large de Plantain Island, sud) (. . . ) mais nous continuerons à patrouiller malgré le mauvais temps", a assuré l’officier.

La Sierra Leone observera lundi une journée de deuil national, a annoncé samedi la présidence sierra-léonaise, sans mentionner de bilan du drame.

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"Au cours de cette journée de deuil, les citoyens sont invités à porter un brassard noir et les drapeaux seront mis en berne", selon le communiqué de la présidence.

"Le président Ernest Koroma regrette profondément ce désastre national et demande à toutes les églises de prier dimanche pour le repos des morts et le prompt rétablissement des rescapés", selon ce texte.

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"Le gouvernement fait tout son possible pour soutenir les opérations de recherches et de secours et pour procurer aux rescapés une aide médicale", a ajouté la présidence.

Groupe de travail spécial

Des survivants du drame avaient amèrement mis en cause "l’important retard" des premières opérations de secours. Des sources médicales avaient également déploré une pénurie de médicaments et de sérum pour soigner les quelques dizaines de rescapés.

"Quasiment 10 heures se sont écoulées avant que la première mission ne soit lancée et c’était après que le premier survivant eut annoncé l’accident par téléphone portable, après avoir nagé pendant huit heures en s’agrippant à un conteneur en plastique", avait ainsi assuré la mère d’un disparu, Musu Conteh.

Le porte-parole du gouvernement, Ibrahim Ben Kargbo, a indiqué à l’AFP qu’un groupe de travail spécial avait été mis en place à la présidence pour "établir les faits qui ont conduit à cet accident". "Ce n’est qu’ensuite que certaines données telles que le nombre de passagers seront disponibles" a-t-il dit.

Absence d’équipement de sécurité

Evoquant les patrouilles en mer, un pêcheur a déclaré à l’AFP: "ce sont plutôt des cadavres que nous recherchons car beaucoup de corps de victimes ont dérivé à partir du lieu de l’accident". "Il est fort probable qu’un grand nombre de corps aient dérivé dans l’Atlantique et il y a peu d’espoir de les retrouver", a ajouté ce pêcheur.

Diverses autorités avaient mis en cause la surcharge du bateau – transportant officiellement 261 personnes, sans doute plus de 300 en réalité – ainsi que l’absence d’équipement de sécurité.

"Tous les navires ont été immobilisés le long du littoral et une inspection minutieuse sera faite avant que l’on ordonne la reprise" des mouvements, a assuré samedi le responsable du port de Tombo, à la périphérie de la capitale, où devait arriver le bateau.

"Nous prenons des mesures d’avertissement et nous allons notamment insister pour que les ferry-boats soient équipés de système de liaison radio", a ajouté Samuel Bangura.

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