Tension à Antananarivo
Les forces de l’ordre ont dispersé samedi des groupes d’opposants anti-Rajoelina. Une députée proche du président évincé Marc Ravalomanana a été arrêtée.
Les forces de l’ordre sont intervenues plusieurs fois samedi dans les rues d’Antananarivo pour disperser des petits groupes d’opposants au régime d’Andry Rajoelina, et une sénatrice de l’opposition a été arrêtée.
Après des affrontements similaires vendredi, les forces de l’ordre ont patrouillé toute la journée dans les rues de la capitale pour empêcher les rassemblements de manifestants, tirant épisodiquement des grenades lacrymogènes et des balles à blanc.
La situation n’a pas dégénéré et le centre-ville était calme en début de soirée.
Arrestation d’une députée
Dans la journée, une sénatrice de la mouvance du président évincé Marc Ravalomanana a été interpellée par la police, a-t-on appris par ailleurs auprès de ce mouvement.
Eliane Naika, sénatrice de Morondava (sud-ouest) a été arrêtée à l’hôtel où logent les parlementaires provinciaux du TIM (le parti de M. Ravalomanana), a déclaré à l’AFP Raharinaivo Andrianatoandro, le porte-parole du TIM.
Son arrestation est liée aux manifestations de vendredi, au cours desquels des militants du TIM s’étaient heurtés aux forces de l’ordre, a expliqué ce porte-parole.
Cette arrestation "est infondée. On nous accuse d’amener des cocktails molotov, mais on a nullement l’intention de fomenter des troubles", a-t-il affirmé, reconnaissant cependant la présence "d’éléments incontrôlés" parmi les manifestants.
Depuis la prise de pouvoir de M. Rajoelina le 17 mars, le Parlement malgache a été suspendu, et plusieurs parlementaires, dont M. Andrianatoandro, ont été arrêtés suite à des troubles à Antananarivo en avril et juillet.
Le gouvernement de Rajoelina "ne respecte pas l’esprit de Maputo"
Ils ont été depuis libérés après l’accord signé le 9 août à Maputo entre les quatre principales composantes politiques du pays.
Vendredi, des partisans de Marc Ravalomanana avaient voulu investir sans autorisation préfectorale un parc baptisé "Place de la Démocratie", affrontant les policiers.
"Nous voulons simplement dénoncer la constitution de ce gouvernement (par Andry Rajoelina) qui ne respecte pas l’esprit de Maputo, (. . . ) énoncer nos craintes sur les conséquences vis-à-vis de la communauté internationale, et demander la formation d’un gouvernement inclusif", a expliqué M. Andrianatoandro.
En début de semaine, Monja Roindefo, le Premier ministre d’Andry Rajoelina avait annoncé la formation d’un gouvernement "d’union nationale", immédiatement rejeté par les trois autres mouvances impliquées dans la recherche d’une solution à la crise.
Cette initiative a été également condamnée par la communauté internationale, notamment la Communauté de développement de l’Afrique Australe (SADC), l’Union Africaine ou la France.
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