Les opposants interdits de quitter le Gabon

L’interdiction de quitter le Gabon visant « tous les leaders » de l’opposition au Gabon, « et principalement » les candidats à la présidentielle, sera effective « jusqu’à la fin de l’enquête » sur les violences à Port-Gentil (ouest), a indiqué jeudi le ministère de l’Intérieur.

Publié le 10 septembre 2009 Lecture : 1 minute.

La mesure "concerne tous les leaders politiques et principalement ceux qui ont été candidats et ceux qui les ont rejoints", a déclaré à l’AFP un responsable de ce ministère.

Elle sera effective "jusqu’à la fin de l’enquête, ouverte lundi" sur les violences post-électorales qui ont secoué entre le 3 et le 6 septembre Port-Gentil (ouest), après la victoire contestée d’Ali Bongo à la présidence.

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Les troubles ont fait 3 morts, selon les autorités, "au moins 15" d’après l’opposition, dans la capitale pétrolière du pays, fief de l’opposant Pierre Mamboundou, classé troisième de la présidentielle.

Mba Abessole empêché de voyager

Mercredi, Paul Mba Abessole, un candidat qui s’était désisté en faveur de M. Mba Obame, arrivé second du scrutin, n’avait pas pu prendre son avion pour Abidjan.

"Lors des formalités, les policiers m’ont indiqué qu’ils avaient reçu des consignes strictes de ne pas laisser voyager les leaders de l’opposition", avait-il affirmé.

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"C’est une mesure surprenante, je ne comprends rien", a dit à l’AFP l’ex-Premier ministre Jean Eyéghé Ndong, qui avait rallié la candidature de M. Mba Obame, ancien ministre de l’Intérieur. "Je l’ai apprise par la radio", a-t-il précisé.

"Atteinte à la liberté de circuler"

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"C’est une erreur. On n’empêche pas quelqu’un de quitter le territoire sans l’en avoir informé" au préalable, a commenté Ghislain Etoughé, conseiller de l’ancien Premier ministre Casimir Oyé Mba, qui avait retiré sa candidature le jour du scrutin sans donner de consigne de vote.

Henri Sene Ingueza, un député du Congrès pour la démocratie et la Justice (CDJ, opposition) qui avait investi le candidat Jules Aristide Bourdès Ogouliguendé, a dénoncé une "atteinte à la liberté de circuler". "Rien ne justifie que des personnes qui ne sont pour rien dans les violences soient directement menacées dans leur liberté individuelle", a-t-il souligné.

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