L’ex-otage Robert Fowler persuadé d’avoir été « vendu »

Rien ne permet d’affirmer que des informations sensibles en provenance de l’ONU aient rendu possible l’enlèvement au Niger d’un diplomate canadien par une branche d’Al-Qaïda, a affirmé l’ONU mercredi, au lendemain de sa mise en cause par ce diplomate.

Publié le 9 septembre 2009 Lecture : 2 minutes.

"Nous n’avons aucune information indiquant qu’il y a eu une fuite en provenance de l’ONU", a déclaré un porte-parole, Farhan Haq, lors d’un point de presse.

"Si nous recevions une telle information, nous nous efforcerions d’y donner suite mais nous n’en avons aucune", a-t-il insisté.

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Le diplomate canadien, Robert Fowler, enlevé au Niger et retenu en otage pendant plus de quatre mois par Al-Qaïda, avait affirmé mardi que ses ravisseurs avaient eu un informateur à l’ONU ou au gouvernement de Niamey.

"Je sais que quelqu’un m’a vendu", avait-il déclaré à la chaîne CBC, dans son premier entretien depuis sa libération en avril.

Ferme démenti de l’ONU

M. Haq a souligné que l’ONU avait omis d’annoncer la visite de M. Fowler au Niger et que cela avait été fait "délibérément, afin de le protéger et d’éviter la dissémination d’informations sur ses déplacements".

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Le porte-parole a enfin précisé que l’ONU n’était elle-même pas au courant des détails de ses mouvements à l’intérieur du pays. "En fait, le jour de son enlèvement, nous avons eu à effectuer un travail de reconstitution de ce qui s’était passé", a-t-il dit.

M. Haq a également indiqué que M. Fowler n’était plus employé par l’ONU.

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Envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon pour le Niger, M. Fowler, son assistant le diplomate canadien Louis Guay, ainsi que leur chauffeur nigérien avaient été enlevés le 14 décembre par des militants armés, au retour d’une mine d’or dans une zone réputée "sûre", à environ 40 km à l’ouest de la capitale Niamey.

L’enlèvement a été revendiqué en février par "Al-Qaïda au Maghreb islamique" (Aqmi).

Les soupçons de Fowler

Selon le diplomate, ses ravisseurs ont été prévenus de ses déplacements par une source bien informée.

"De qui pourrait-il s’agir?", a demandé M. Fowler. "Ce pourrait être le gouvernement du Niger. Ce pourrait être un sympathisant d’Al-Qaïda au bureau de l’ONU au Niger, au bureau de l’ONU pour l’Afrique de l’ouest (ou) au siège à New York", a-t-il dit.

Il a affirmé que le gouvernement du Niger et l’ONU étaient au courant du programme de sa visite dans ce pays, ce qu’avait nié le gouvernement de Niamey après son enlèvement.

"Ils haïssaient ma mission"

Le diplomate s’occupait notamment du dossier de la rébellion touareg, dans le nord du pays.

"Ils haïssaient ma mission", a déclaré M. Fowler au sujet des responsables nigériens.

L’annonce de l’enlèvement de M. Fowler et de ses deux compagnons avait causé la surprise parmi la presse accréditée à l’ONU, qui ignorait l’existence d’un envoyé spécial de l’ONU au Niger.

Un diplomate onusien a indiqué mercredi à l’AFP que l’ONU avait gardé secrète la nomination de M. Fowler pour ménager la susceptibilité du président nigérien, Mamadou Tandja, qui voyait d’un mauvais oeil une intervention internationale dans l’épineux dossier touareg.

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