Intelligence artificielle contre catastrophes naturelles

Un partenariat entre le Programme alimentaire mondial, une université anglaise et les services météorologiques de la Corne de l’Afrique tente d’utiliser l’IA pour améliorer, à coût réduit, la pertinence et la promptitude des prévisions de catastrophes naturelles.

© Damien Glez

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Publié le 28 juin 2024 Lecture : 2 minutes.

Comme en témoigne l’expérience en matière de sondages politiques, il est utile de ne pas prévoir uniquement sur la base des observations actuelles et des situations du passé, mais aussi sur la base des erreurs de prévision desdites situations du passé. En appliquant cette philosophie au secteur de la météorologie, l’immense capacité de stockage et de traitement de l’intelligence artificielle (IA) pourrait aider à mieux prévoir les conditions météorologiques extrêmes induites du changement climatique.

C’est ainsi que des climatologues de l’université de physique d’Oxford entendent améliorer les techniques d’alerte climatique dans une Corne de l’Afrique confrontée à la volatilité des manifestations du ciel – notamment les inondations et les vagues de sécheresse – et au manque de moyens des stations météo.

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Mieux et plus vite

Pour sauver des vies africaines, en les informant plus tôt des conditions météorologiques dangereuses à venir, cette université anglaise a décidé de collaborer avec le Programme alimentaire mondial et les départements météorologiques du Kenya et de l’Éthiopie. L’IA intègre les données satellitaires des bancs de nuages et les températures au sommet desdits nuages.

Certes, il ne s’agit pas de science-fiction et d’aucuns pourraient rétorquer que l’intelligence artificielle ne fait que reproduire des comportements, alors que certaines techniques météorologiques sont déjà des modélisations mécaniques d’actions humaines. Mais on sait à quel point l’IA apprend constamment de données plus variées et, de surcroît, à une vitesse révolutionnaire. Au Royaume-Uni, où est né ce récent intérêt pour la Corne de l’Afrique, des superordinateurs du service national de météo – le Met Office sont capables d’effectuer 16 000 milliards de calculs par seconde.

Moyens techniques et financiers

Dans ce projet pilote qui vient de tenir sa réunion semestrielle, les chiffres ne concernent pas que l’évaluation des performances techniques de l’IA. Ils évoquent aussi des sommes d’argent plus difficilement mobilisables dans les pays en développement. Les superordinateurs, les stations de collecte de données et les banques de radars ont un coût élevé. Mais, comme dans une course de relais, le projet de l’université de physique d’Oxford repose sur un code de prévision de l’IA qui peut, cette fois et sur le continent africain, être utilisé à partir d’un simple ordinateur portable.

L’Éthiopie, le Kenya puis d’autres pays de la zone et du reste du continent pourront donc, plus vite et à moindre coût, générer une diffusion d’alertes météorologiques précoces, si possible 48 heures avant les catastrophes, sous forme de SMS, de courriels et de contenus radiophoniques et télévisuels. Un atout déterminant, en cette période d’intensification des situations climatiques extrêmes, dans leur ampleur et leur fréquence. En attendant un aménagement idoine des territoires et un impact concret de la lutte contre le réchauffement de la planète.

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