Billon vs Thiam, guerre de la tomate, Déby-Poutine, Jordan Bardella et Sadiba Koulibaly : les 5 infos qu’il ne fallait pas manquer

Le duel entre les frères ennemis au sein du PDCI, la guerre de la tomate entre le Maroc et l’Algérie, le rapprochement entre le Tchad et la Russie, l’étrange décès de l’ancien chef d’état-major en Guinée et les liens familiaux de Jordan Bardella avec le Maghreb : voici votre Brief de la semaine.

Jean-Louis Billon (à g.) et Tidjane Thiam © Montage JA : Vincent Fournier/JA – Sia KAMBOU / AFP

Jean-Louis Billon (à g.) et Tidjane Thiam © Montage JA : Vincent Fournier/JA – Sia KAMBOU / AFP

Publié le 29 juin 2024 Lecture : 5 minutes.

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1. Jean-Louis Billon et Tidjane Thiam, le duel des frères ennemis

2. Entre l’Algérie et le Maroc, la guerre de la tomate

3. Mahamat Idriss Déby Itno, dans l’œil de Moscou

4. L’étrange mort du général Sadiba Koulibaly en Guinée

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5. Les liens familiaux de Jordan Bardella avec le Maghreb

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Jean-Louis Billon et Tidjane Thiam, le duel des frères ennemis

Jean-Louis Billon (à g.) et Tidjane Thiam © Montage JA : Vincent Fournier/JA – Sia KAMBOU / AFP

Jean-Louis Billon (à g.) et Tidjane Thiam © Montage JA : Vincent Fournier/JA – Sia KAMBOU / AFP

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« Déterminé ». Tidjane Thiam, élu en décembre 2023 à la tête du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principal parti d’opposition du pays, doit désormais faire face à l’expression des ambitions de quelques-uns de ses « alliés ». Au premier rang de ces cadres qui entendent bien continuer à faire entendre leurs voix : Jean-Louis Billon. L’ancien ministre du Commerce affiche en effet clairement ses ambitions, se disant « déterminé » à briguer la présidence lors de l’élection de 2025.

Crispations. Alors que le parti vient seulement de terminer la longue séquence consacrée aux obsèques de feu Henri Konan Bédié, le bras de fer qui oppose les deux hommes ravive les crispations au sein du PDCI, nous explique Alain Aka dans le « Match de la semaine » consacré à ce duel entre « frères ennemis ». Certains, en interne, s’inquiètent de voir voler en éclats le fragile équilibre que l’ancien président du parti était parvenu à maintenir. À un an d’une échéance électorale cruciale, une éventuelle « guerre des chefs » constituerait un handicap sérieux pour le PDCI.

Entre l’Algérie et le Maroc, la guerre de la tomate

Récolte de tomates à Tipaza, à l'ouest d'Alger. © Ramzi Boudina / Reuters

Récolte de tomates à Tipaza, à l'ouest d'Alger. © Ramzi Boudina / Reuters

Fruit défendu. Le marché européen de la tomate, très largement dominé par les Néerlandais, est en passe de devenir un – nouveau – terrain d’affrontement entre l’Algérie et le Maroc. Le royaume chérifien s’est en effet taillé une part substantielle de ce marché. Une manne qu’entend désormais conquérir l’Algérie, où les producteurs ont commencé à se lancer dans la production de ce fruit si rentable.

Jeune pousse. Le secteur de la tomate reste cependant très balbutiant en Algérie. En 2023, le Maroc a exporté près de 660 000 tonnes de tomates, soit près de 9 % des exportations mondiales et 18,6 % de celles destinées à l’Union européenne, dont il est le premier fournisseur hors UE – et deuxième derrière les Pays-Bas. En Algérie, les producteurs de tomates destinées à l’exportation se comptent en revanche sur les doigts de la main.

Mahamat Idriss Déby Itno, dans l’œil de Moscou

Rencontre entre Mahamat Idriss Déby Itno, alors président de la transition, et Vladimir Poutine au Kremlin, le 24 janvier 2024. © Mikhail Metzel /Sputnik/REUTERS

Rencontre entre Mahamat Idriss Déby Itno, alors président de la transition, et Vladimir Poutine au Kremlin, le 24 janvier 2024. © Mikhail Metzel /Sputnik/REUTERS

Président convoité. Arrivé au pouvoir après le décès de son père dans des circonstances dramatiques, Mahamat Idriss Déby Itno, élu en mai dernier à la tête du pays, est très courtisé par Moscou. Au point que, comme le révèle Mathieu Olivier dans l’enquête qu’il consacre dans Jeune Afrique à ces liens entre le président tchadien et son homologue russe Vladimir Poutine, le chef de l’État tchadien aurait, pendant la campagne électorale, rencontré non officiellement Maxim Chougaleï. Ce dernier est l’un des rouages de l’afrykanski korpus, le Wagner post-Prigojine désormais piloté par les services de renseignement russes.

Message aux Occidentaux. Le projet de rapprochement entre N’Djamena et Moscou inquiète au plus haut point Paris comme Washington. La pandémie de Covid et le décès d’Idriss Déby Itno avaient freiné l’avancée des discussions, mais elles ont connu, depuis, une accélération dont l’un des signes les plus visibles fut la poignée de main entre Mahamat Idriss Déby Itno et Vladimir Poutine, lorsque le président russe avait reçu son homologue tchadien au Kremlin, le 24 janvier dernier.  « C’était un message pour les Occidentaux, indique un proche de la présidence, mais aussi une manière pour Mahamat Idriss Déby Itno de se donner une stature, de montrer aux Tchadiens que le pays comptait à l’international. »

L’étrange mort du général Sadiba Koulibaly en Guinée

Le général Sadiba Koulibaly avait été arrêté le 4 juin 2024, puis condamné dix jours plus tard à Conakry à cinq ans de prison ferme pour « désertion à l’étranger » et « détention illégale d’armes ». © Pésidence de la République de Guinée

Le général Sadiba Koulibaly avait été arrêté le 4 juin 2024, puis condamné dix jours plus tard à Conakry à cinq ans de prison ferme pour « désertion à l’étranger » et « détention illégale d’armes ». © Pésidence de la République de Guinée

Chute fulgurante. Le général Sadiba Koulibaly, ancien chef d’état-major général des armées, est mort en détention le 22 juin. Le général avait été arrêté le 4 juin, et condamné à peine dix jours plus tard à cinq ans de prison ferme pour « désertion à l’étranger » et « détention illégale d’armes ». Le général, numéro deux et porte-parole du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD, la junte au pouvoir), avait ensuite connu une chute fulgurante. Démis de ses fonctions en mai 2023, il avait été nommé chargé d’affaires de la Guinée à Cuba. C’est son retour en catimini, le 23 mai dernier, qui lui a valu ses ennuis judiciaires.

Circonstances troubles. À en croire le communiqué signé de la main du colonel Aly Camara, procureur près le tribunal militaire de Conakry, daté du 24 juin, « le décès pourrait être imputable à un psychotraumatisme important et à un stress prolongé qui sont à l’origine d’une arythmie cardiaque majeure ayant entraîné une défibrillation et un arrêt cardiaque ». Une tournure euphémistique que certains estiment destinée à faire taire les interrogations, d’autant que ni l’endroit où il était détenu, ni l’endroit où il est décédé n’ont été rendus publics.

Après l’Algérie, le Maroc : nouvelles révélations sur les liens de Jordan Bardella avec le Maghreb

Le président du Rassemblement national (RN) et député européen Jordan Bardella à Paris, le 20 juin 2024. © J.E.E/SIPA

Le président du Rassemblement national (RN) et député européen Jordan Bardella à Paris, le 20 juin 2024. © J.E.E/SIPA

Origines algériennes. Le patron du Rassemblement national a des racines familiales en Algérie. C’est ce qu’a révélé Jeune Afrique en début de semaine. Plus précisément, Jordan Badella est l’arrière-petit-fils de Mohand Séghir Mada, né au début du XXe siècle dans le village de Guendouz, dans la wilaya de Bejaïa. Dans les années 1930, cet arrière-grand-père d’origine kabyle a émigré en France. Sa fille, Réjane, deviendra, en 1963, l’épouse de Guerrino Italo Bardella, grand-père de Jordan.

Liens avec le Maroc. Ces liens familiaux avec le Maghreb ne s’arrêtent pas à l’Algérie. Le grand-père paternel de Jordan Bardella, Guerrino Bardella, s’est d’abord marié à Réjane Mada, issue de la branche algérienne de la famille. De leur union est née Olivier Bardella, père de Jordan Bardella. Le couple a ensuite divorcé, et Guerrino s’est installé au Maroc, où il a épousé en secondes noces une Marocaine, prénommée Hakima. Un mariage qui implique qu’il s’est converti à l’islam, conformément à la loi en vigueur dans le royaume chérifien qui stipule qu’une citoyenne ne peut pas épouser un étranger de confession non musulmane si celui-ci ne s’est pas converti au préalable officiellement devant un adoul (autorité juridique religieuse) et plusieurs témoins.

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