La France dément encore avoir soutenu Ali Bongo
Rien ne peut laisser penser que la France « s’est ingérée dans l’élection gabonaise », a de nouveau affirmé l’Elysée. Cette sortie fait suite aux accusations que Paris a aidé le fils du président défunt à accéder à la magistrature suprême.
La France s’est défendu lundi d’avoir soutenu Ali Bongo lors de la présidentielle au Gabon, une accusation entendue dans ce pays et aussi rejetée par l’avocat Robert Bourgi, souvent présenté comme un conseiller très influent de Nicolas Sarkozy pour les affaires africaines.
"La seule voix légitime de la France, c’est le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner et son secrétaire d’Etat Alain Joyandet. Qu’est-ce qu’on a dit depuis le début? Qu’on avait pas de candidat", a-t-on souligné à l’Elysée.
Pas d’ingérence dans l’élection
Rien ne peut laisser penser "qu’on s’est ingéré dans l’élection gabonaise", a-t-on ajouté de même source, en précisant que la France attendait désormais "que la procédure soit définitive pour reconnaître les autorités légitimes gabonaises".
L’avocat d’origine libanaise "Robert Bourgi n’est pas le porte-parole, ni officiel ni officieux de la France", a-t-on aussi fait valoir à la présidence, en relevant qu’en raison de l’âge de Nicolas Sarkozy (54 ans), il avait "moins de rapports avec la famille Bongo que d’autres. . . "
Lundi matin sur RTL, Robert Bourgi, considéré comme le gardien des secrets de la "Françafrique", cet ensemble de relations opaques qui lient la France à ses anciennes colonies africaines, a lui aussi assuré que Nicolas Sarkozy n’avait pas privilégié Ali Bongo.
"La France n’avait pas de candidat au Gabon. Elle n’est intervenue ni avant le processus électoral, ni pendant, ni après", a-t-il dit.
Déclaration embarrassante de Bourgi
Le président français n’a reçu le fils du défunt Omar Bongo "qu’une seule fois en juin 2008". "C’était pendant le salon (aéronautique) du Bourget", alors qu’Ali Bongo était ministre de la Défense du Gabon.
Ali Bongo a été déclaré jeudi vainqueur du scrutin du 30 août, une proclamation qui a provoqué des violences, en particulier dans la deuxième ville du Gabon, Port-Gentil, où des intérêts français ont été pris pour cibles par des manifestants.
Robert Bourgi a concentré beaucoup des critiques contre Paris. Il s’était présenté lui-même peu avant l’élection comme "un ami très écouté" de Nicolas Sarkozy et avait ajouté, dans le journal Le Monde, qu’Ali Bongo était "le meilleur défenseur des intérêts français dans tous les domaines".
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