De Rafah à Gaza, Israël bombarde encore sans répit
De nombreuses frappes aériennes israéliennes ont visé la ville de Gaza, dans le nord du territoire palestinien, ainsi que Rafah et Khan Younès, dans le sud. Plus de quarante Palestiniens ont été tués au cours des 24 dernières heures.
L’armée israélienne a concentré le 30 juin ses opérations contre le mouvement islamiste palestinien Hamas dans les villes de Gaza et de Rafah, le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, parlant d’un « combat difficile ».
« Nos forces sont en opération à Rafah, à Choujaïya [un quartier de Gaza-ville], partout dans la bande de Gaza », a déclaré Netanyahou à la réunion hebdomadaire du gouvernement, une semaine après avoir affirmé que « la phase intense » de la guerre touchait à sa fin. « Des dizaines de terroristes sont éliminés chaque jour. C’est un combat difficile que nous menons au sol, parfois au corps à corps, et aussi sous terre », a-t-il dit en allusion aux tunnels creusés sous terre par le Hamas, qui a pris le pouvoir dans le territoire palestinien en 2007.
Au cours des dernières 24 heures, 43 Palestiniens ont été tués dans l’offensive israélienne contre la bande de Gaza lancée à la suite de l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, a indiqué le 30 juin le ministère de la Santé du gouvernement de l’organisation islamiste.
Ordre d’évacuation
Selon des témoins, de nombreuses frappes aériennes israéliennes ont visé la ville de Gaza, dans le nord, ainsi que Rafah et Khan Younès, dans le sud. Alors que l’armée avait annoncé en janvier avoir démantelé la structure de commandement du Hamas dans le nord du territoire, ses soldats ont lancé le 25 juin une opération à Choujaïya, un quartier de Gaza-ville, sous une couverture aérienne et de l’artillerie. Les bombardements et les combats se sont poursuivis dimanche pour le quatrième jour consécutif.
« Les gens sont piégés dans leurs maisons à Choujaïya. Il est difficile de sortir du quartier sous les bombardements », a témoigné Siham Al-Shawa, 50 ans. « Notre vie est devenue un enfer, nous ne savons pas où aller pour nous protéger, ils bombardent partout. »
Tsahal a annoncé avoir « éliminé plusieurs terroristes, découvert des armes » et « frappé des dizaines d’infrastructures terroristes » à Choujaïya. Entre 60 000 et 80 000 personnes, selon l’ONU, ont fui l’est et le nord-est de Gaza-ville après l’ordre d’évacuation donné le 25 juin par l’armée.
Dans le sud de Gaza, les soldats israéliens ont lancé le 7 mai une offensive terrestre dans la ville de Rafah, alors présentée par Israël comme le dernier grand bastion du Hamas. Six personnes ont été tuées dans une frappe qui a touché une maison à Rafah et des tirs d’artillerie ont secoué la ville, selon des témoins et des médecins.
Près de 38 000 morts
L’attaque menée par le Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël a entraîné la mort de 1 195 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte établi à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes enlevées durant l’attaque, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, parmi lesquelles 42 sont mortes, selon l’armée.
L’offensive israélienne lancée en représailles sur Gaza a fait jusqu’à présent 37 877 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza. La guerre a provoqué des déplacements massifs de population dans le territoire où sont assiégées quelque 2,4 millions de personnes dans des conditions qualifiées de « désastreuses » par l’ONU.
L’aide humanitaire y arrive au compte-gouttes et l’eau et la nourriture manquent. Des milliers d’enfants souffrent de malnutrition selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui, à la mi-juin, avait fait état de « 32 décès attribués à la malnutrition, dont 28 parmi les enfants de moins de cinq ans ».
Craintes d’un conflit régional
Les craintes de voir le conflit se propager au Liban se sont récemment amplifiées. Le 19 juin, Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, un puissant mouvement allié du Hamas et soutenu par l’Iran, a averti « qu’aucun lieu » en Israël ne serait épargné en cas de guerre, après que l’armée a affirmé avoir « validé » des « plans opérationnels » pour une offensive au Liban.
Le Hezbollah a revendiqué le 30 juin de nouvelles attaques anti-israéliennes. L’armée a fait état d’une « attaque de drone explosif » sur le Golan occupé par Israël qui a grièvement blessé un soldat et d’un tir d’obus sur le nord d’Israël. Elle a affirmé avoir bombardé « des cibles terroristes du Hezbollah dans le sud du Liban ».
(avec AFP)
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